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Le premier Chinois à avoir présenté le Tibet aux Occidentaux (2)

La Chine au présent | 09.10.2015 13h55

Photo du Potala par Quan Shaoqing, publiée dans le National Geographic.

Une image vaut mille mots

Alors qu'il était en périple au Tibet, mon grand-père écrivit : « Je suis heureux de pouvoir voir Lhassa de mes propres yeux, car la plupart de mes ancêtres n'avaient pas eu cette chance. D'abord, les autochtones ne sont ni méfiants ni hostiles à mon égard ; ensuite, je suis équipé de tout le matériel de pointe pour garder une trace de mon parcours ; par ailleurs, mes fonctions m'offrent des opportunités de prise de vue que les explorateurs m'ayant précédé ne sauraient imaginer ; et enfin, mon mandat assez long me donne du temps pour entreprendre pleinement un travail de création. »

Avant lui, très peu de Chinois, et encore moins d'étrangers, avaient foulé le sol du Tibet. Mon grand-père rédigea dans ses notes : « En 1904, les troupes britanniques envoyées en expédition au Tibet forcèrent les portes de Lhassa manu militari, désireuses de percer les mystères de cette ville énigmatique. Cependant, leur curiosité ne fut pas satisfaite puisqu'à leur grand dam, elles ne reçurent pour tout accueil que haine et rejet de la part des habitants. » Au cours du XIXe siècle, seule une dizaine de voyageurs étrangers purent entrer au Tibet, soit en tant qu'explorateur scientifique soit en qualité de représentant politique. Mais en raison des rudes conditions naturelles, de l'absence de confort matériel ainsi que du violent rejet de la population locale à leur égard, la plupart ne restèrent pas bien longtemps dans la région. Très peu réussirent à atteindre la ville sainte qu'est Lhassa.

Il y a une centaine d'années, les Tibétains refusaient d'être pris en photo. Ils étaient effrayés par les appareils photo, pensant que lorsqu'on les photographiait, on portait atteinte à leur âme. C'est pourquoi parmi les clichés de mon grand-père, ceux qui présentent la plus grande valeur historique sont les portraits des aristocrates tibétains que son haut poste lui donnait la chance de rencontrer.

Mon grand-père raconta qu'un jour, le moine en charge du monastère Sera vint rendre visite à Zhang Yintang. C'était à l'heure du coucher du soleil. Mon grand-père eut alors l'idée de prendre en photo ce moine. Sous prétexte d'admirer des « feux d'artifice », il ouvrit son flash et pressa le déclencheur pour prendre discrètement le moine en photo. Le lendemain, il offrit le cliché à celui-ci et lui expliqua le principe de la photographie. Le moine, très content, invita mon grand-père à dîner et lui demanda de prendre pour lui une photo de famille. Plus tard, il le présenta même à des personnalités très influentes à Lhassa, dont le frère cadet du XIIIe Dalaï-Lama, alors chef du commissariat et intendant de la ville.

Les photos de mon grand-père portaient sur des sujets très divers : politique, religion, traditions, architecture, géographie, population locale, faune, etc. Parmi celles publiées dans le National Geographic, apparaissent notamment le Potala, les monastères Jokhang et Sera, ainsi que les trésors conservés dans ces célèbres édifices. D'autres images présentent les coracles en peau de yack (type d'embarcation caractéristique du Tibet), des habitations typiques (au toit plat et aux murs blancs), les dogues du Tibet, des bols faits de crânes humains, des percussions en peau humaine et les rites d'inhumation céleste.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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