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Humanisme en Europe et en Chine : rendez-vous avec Michel Zink (2)

le Quotidien du Peuple en ligne | 18.06.2015 15h58

LU : Nous savons qu'il existe un phénomène, une passion de l'Orient depuis le XVIIe siècle en France – le terme « l'Europe chinoise » utilisé par un professeur de littérature comparée de l'Université Paris-Sorbonne, René Etiemble qui n'est pas un sinologue, est très significatif. A ce sujet, l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres a-t-elle joué un rôle ?

Michel Zink : Oui, elle a joué un rôle de première importance. Au XVIIIe siècle, elle rassemble les orientalistes éminents comme Nicolas Fréret. Elle a dès ses débuts manifesté son intérêt pour le Moyen Orient, l'Extrême Orient, l'Asie centrale. Malgré son intérêt fondamental pour le monde grec et latin, elle a ainsi échappé au danger d'européocentrisme. De nos jours, notre Académie compte plusieurs membres spécialistes orientalistes – notre attention à la culture chinoise est incontestable. Je travaille à ce sujet avec Monsieur Franciscus Verellen, membre de notre Académie. Et nous avons l'éminent professeur Rao Zong-I comme membre associé chinois. Le 19 juin 2015, le prix d'histoire des religions de la Fondation « Les Amis de Pierre-Antoine Bernheim » sera décerné par l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres à MM. Sébastien Billioud et Joël Thoraval pour leur livre « le Sage et le peuple. Le renouveau confucéen en Chine » en présence de Monsieur le Conseiller culturel de l'Ambassade de Chine en France, représentant S. E. Monsieur l'Ambassadeur, et de Madame le Premier Conseiller.

LU : Vous êtes spécialiste du Moyen Age et titulaire de la chaire Littérature de la France médiévale au Collège de France. Pensez-vous qu'il existe un lien entre le monde médiaval et la spiritualité orientale ?

M. Zink : Les contacts entre les deux remontent en effet au Moyen Âge. Je cite ici comme exemple l'un de mes ouvrages « Bienvenue au Moyen Age ». Cet ouvrage est un petit recueil qui rassemble une série de brèves chroniques que j'ai faites à la radio France-Inter en été 2014. J'ai présenté au public d'une manière simple poésie, rêves, légendes du Moyen Age. Je souhaiterais souligner ici l'importance du Moyen Age par rapport à la société chinoise contemporaine – nous savons qu'il existe actuellement, dans la société chinoise, un retour à la tradition et aux études classiques. Cette attention que la société chinoise porte à la renaissance de la tradition culturelle chinoise permet de faciliter une compréhension plus approfondie de l'histoire de la pensée européenne. Par ce biais, le Moyen Age peut servir de miroir et d'exemple pour le renouveau de la tradition culturelle chinoise.


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(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
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