De récents reportages dans les médias turcs au sujet d'une présumée interdiction chinoise de jeûner pendant le mois sacré du Ramadan et des activités religieuses afférentes sont sans fondement et irresponsables. Elles vont à l'encontre de faits irréfutables concernant l'harmonie ethnique qui règne en Chine.
En violation des principes fondamentaux universellement observés par tous les médias, certains médias turcs, guidés par de sombres motifs, ont diffusé ces reportages sans fondements et particulièrement irresponsables, qui se sont traduits par des violences contre l'ambassade de Chine à Ankara et des touristes chinois en Turquie.
Dans certains cas graves, des entreprises ayant des intérêts chinois ont été pillées et certains Coréens, considérés à tort comme des ressortissants chinois, ont même été agressés en Turquie.
Pourtant, une visite à travers la Chine pendant le mois sacré du Ramadan a révélé la vraie vie des musulmans chinois, montrant jusqu'où des médias turcs irresponsables sont allés pour fabriquer ces reportages déformés.
Dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest), où vivent plus de dix millions de musulmans, le Ramadan, qui dure du 18 juin au 18 juillet cette année, est largement observé par des minorités ethniques tels que les Huis, les Ouïghours, les Kazakhs, les Ouzbeks, les Tadjiks et les Kirghizes.
Abdurahman, imam d'une mosquée d'Urumqi, chef-lieu du Xinjiang, a affirmé que sa mosquée recevait généralement 1.200 visiteurs par jour, mais que ce nombre avait atteint 3.000 lors du mois sacré.
"Le gouvernement nous a accordé suffisamment de protection et de respect", a-t-il estimé, ajoutant que les autorités locales avaient pris des mesures de prévention contre des incendies et des épidémies en amont du Ramadan.
Les musulmans étrangers ressentent également la paix du Ramadan au Xinjiang. Au Grand bazar international d'Urumqi, une dizaine de commerçants turcs vendent des spécialités comme des aliments, des vêtements, des accessoires et des tapis.
Cihan Aydogmus, 38 ans, vit au Xinjiang depuis plus de dix ans. Propriétaire de deux usines de tapis, l'une à Istanbul et l'autre à Kashgar, il a épousé une Ouïghoure et il est père de deux enfants.
"Ma femme jeûne, mais je ne le fais pas parce que je suis trop occupé par mes affaires. Les gens ici décident eux-mêmes s'ils jeûnent et s'ils vont à la mosquée en fonction de leur propre situation, sans ingérence extérieure", a-t-il assuré.
"Ce n'est pas vrai que le Ramadan soit restreint au Xinjiang. Tout ce que je vois ici, c'est une atmosphère libre et détendue", a-t-il décrit.
En Chine, la croyance religieuse est assurée par la Constitution, dont l'article 36 stipule notamment qu'"aucun organisme d'Etat, aucun groupement social ou aucun individu ne peuvent forcer un citoyen à avoir ou ne pas avoir de religion, ni faire de discrimination à l'égard d'un croyant ou d'un non-croyant".
Le gouvernement de la région autonome du Xinjiang avait bien insisté avant le Ramadan sur le fait que les autorités locales devaient comprendre et respecter l'Islam et montrer de la considération, a rappelé Ma Pinyan, chercheur à l'Académie des sciences sociales du Xinjiang.