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Le Mali veut un cadre de dialogue bilatéral avec l'Europe après l'annonce du retrait des forces Barkhane et Takuba par la France

Xinhua | 18.02.2022 09h00

Le Mali souhaite désormais établir un cadre de dialogue bilatéral avec des pays européens, après l'annonce par le président français Emmanuel Macron du retrait des forces Barkhane et Takuba de ce pays en proie à une crise sécuritaire depuis 2012, ont annoncé jeudi les Forces armées maliennes (FAMa) sur leur site officiel.

Ce souhait, précise la même source, a été exprimé par le gouvernement malien lors d'une audience accordée jeudi par le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, aux ambassadeurs des pays qui contribuent à la task-force Takuba.

Tenue en présence, notamment, du ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, la rencontre était une "réunion de concertation et de dialogue" entre ce département et les diplomates européens afin de donner "la vision du gouvernement malien" par rapport à la présence de la force Takuba au Mali et l'importance de la sécurisation des populations et de leurs biens.

Le chef de la diplomatie malienne a profité de l'occasion pour demander à ses interlocuteurs de revoir ''le cadre juridique de la présence des forces Takuba et Barkhane au Mali''.

Le Mali a aussi demandé à chacun de ses partenaires d'établir ''un cadre de dialogue bilatéral avec les autorités maliennes'', tout en leur assurant que le pays ''reste et demeure disponible pour les échanges''.

Toutefois, Bamako a souhaité que la coopération avec ses partenaires soit désormais inscrite dans ''le cadre du renforcement des capacités des FAMa pour la sécurisation des populations civiles et de leurs biens''.

Les deux membres du gouvernement malien ont réaffirmé leur reconnaissance pour ''l'ensemble des sacrifices'' qui ont été consentis par les partenaires du Mali dans la lutte contre le terrorisme. Ils ont néanmoins souhaité que les pays présents à l'audience fassent aussi ''preuve de discernement dans la tension diplomatique entre la France et le Mali''.

''La souveraineté du Mali doit être respectée. Tout comme le choix souverain du Mali pour assurer sa défense et sa sécurité. Les Maliens ont l'intelligence nécessaire de faire des choix qui vont dans le sens de l'intérêt supérieur du Mali'', a martelé le ministre Abdoulaye Diop pour qui ''les relations entre le Mali et ses partenaires sont toujours des relations à discussion''.

''Toutes les forces européennes sont chez nous, mais ça nous a donné quoi ? Si le problème (menace terroriste) ne s'est pas empiré, je pense qu'on n'a pas eu de solutions'', a déploré le colonel Souleymane Dembélé, premier responsable de Direction de l'Information et des Relations Publiques des Armées (Dirpa).

Selon lui, le retrait des forces Barkhane et Takuba est de l'ordre ''des décisions politiques'' et il est préférable de laisser ''la latitude aux plus hautes autorités de se prononcer sur ces questions''. Dans tous les cas, a-t-il souligné, ''le Mali n'est pas seul et ne restera pas seul''.

Après une réunion, mercredi soir, avec ses partenaires africains et européens, pour évoquer la situation au Sahel, le président Emmanuel Macron a officiellement confirmé ce jeudi le retrait du Mali des forces françaises et européennes Barkhane et Takuba.

Face à la presse convoquée à l'Elysée, il a indiqué que les militaires européens présents au Mali seront redéployés au Niger du côté de la zone dite des trois frontières.

Depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise multiforme aux niveaux sécuritaire, politique et économique. Les insurrections indépendantistes, les incursions djihadistes et les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans ce pays de l'Afrique de l'ouest.

(Rédacteurs :Shuang Sheng, Yishuang Liu)
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