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Dans l'aciérie Shougang reconvertie, c'est le rêve olympique et pas la fumée, qui vole haut

le Quotidien du Peuple en ligne | 11.02.2022 16h08

Dans le contexte saisissant d'énormes tours de refroidissement, les skieurs olympiques se lancent dans les airs avec des rebonds impressionnants.

Cette scène époustouflante a été catapultée sous le feu des projecteurs quand de nombreux spectateurs et athlètes ont été impressionnés par la grande rampe de ski construite sur le site de l'aciérie réaménagée du groupe Shougang, à plus de 20 km de l'emblématique place Tian'anmen, au cœur de Beijing.

Le Shougang Big Air est le premier site permanent de big air au monde pour une utilisation à long terme. Il accueille des épreuves de ski acrobatique et de snowboard big air, qui offriront quatre médailles d'or aux Jeux olympiques d'hiver. C'est là que la prodige chinoise Eileen Gu (Gu Ailing) a remporté une médaille d'or historique le 9 février.

Le 9 février, un athlète est en lice à la rampe Shougang Big Air.  ( Xinhua / Xiong Qi)

« Le site est incroyable. La rampe de Big Air permet de sauter vraiment bien et c'est un endroit tellement cool pour faire le saut. J'adore vraiment ça », a déclaré de son côté la skieuse acrobatique britannique Kirsty Muir.

À l'instar des exploits de ski à couper le souffle, l'histoire de la transformation de l'aciérie en un complexe culturel et sportif sans pour autant effacer son patrimoine industriel est également passionnante.

Fondée en 1919, la société Shougang, l'un des principaux sidérurgistes lourds en Chine, a autrefois atteint un record de 10 millions de tonnes de production annuelle, avec plus de 200 000 ouvriers à son sommet. Elle a contribué à environ 10% du PIB de Beijing avant 2008, lorsque la capitale a accueilli les Jeux olympiques d'été.

Dans le cadre des initiatives de restructuration économique et de lutte contre la pollution de la ville, Shougang a commencé à délocaliser sa base de production dans la province voisine du Hebei en 2005, où le conglomérat sidérurgique a construit des lignes de production de fer et d'acier haut de gamme et respectueuses de l'environnement.

Les opérations de fabrication d'acier à Beijing ont été interrompues en 2010, laissant une grande partie du patrimoine industriel sur le tentaculaire campus d'origine. Des cheminées rouillées et vieillissantes, des hauts-fourneaux et des usines subsistent, mais sans que de la fumée n'en sorte plus. Avec la candidature réussie de la Chine pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver de 2022, le cœur industriel de la capitale chinoise a alors pris un nouveau visage en tant que siège du comité d'organisation de Beijing 2022 et des centres d'entraînement pour les sports de glace et de neige.

Le parc Shougang a été salué comme un « nouveau site majeur pour la revitalisation urbaine de Beijing ».

Pour une utilisation post-Jeux, les architectes prévoient de transformer les tours de refroidissement planant au-dessus de la rampe de Big Air en lieux de conférence de presse ou de mariage. Les vestiges de l'ancien atelier de réparation, de la cokerie et du four à cuve sont en cours de rénovation pour devenir un centre commercial, un parc à thème de science-fiction, une arène de sports-X et un incubateur de haute technologie.

Ce sont non seulement les bâtiments ont subi une transformation, mais aussi les quelque 50 000 métallos de l'usine fermée, désormais reconvertis en fabricants de glace, guides touristiques, agents de sécurité ou gestionnaires immobiliers.

« Le changement est vraiment incroyable. Mon travail est passé d'un travail lié au "feu" à un travail lié à la "glace" », a déclaré Liu Boqiang, 42 ans, ancien lamineur d'acier devenu fabricant de glace. À l'été 2017, il a passé plusieurs mois à apprendre à faire du surfaçage de glace. Entrant dans un domaine complètement nouveau, il a dû apprendre à repartir de zéro. Chaque jour, il s'affaire sur la patinoire, portant des genouillères et des vêtements en coton.

« Fabriquer de la glace est en fait beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît », a expliqué Liu Boqiang, qui aide maintenant à maintenir la surface gelée du Centre national aquatique pour les compétitions de curling olympiques d'hiver. De spectateur des Jeux olympiques d'été de 2008 à participants aux efforts pour les Jeux de 2022, il a décrit cette expérience comme « au-delà de son imagination ».

Wang Zhen, un ouvrier de l'usine Shougang du Hebei, est retourné au Parc Shougang pour regarder les Jeux sur place. « L'acier utilisé dans la plate-forme de saut a été fabriqué par Shougang », a-t-il déclaré. « Quand je me tenais là, j'étais rempli d'enthousiasme et de fierté car j'ai naguère travaillé dans cet endroit et j'ai aussi été témoin de sa renaissance ».

(Rédacteurs :实习生2, Ying Xie)
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