Dernière mise à jour à 10h11 le 18/06
"Des affiches et brochures jusqu'à une série de vidéos d'animation, toutes en français, nombreux sont nos moyens pour sensibiliser la population locale sur les mesures de prévention contre la COVID-19", a confié dans un récent entretien à Xinhua Tian Yuan, chef de la mission médicale chinoise au Cameroun, qui travaille à l'Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY).
L'équipe du Dr Tian fait partie des 46 missions médicales chinoises présentes dans les pays africains, qui se sont lancées immédiatement dans le combat local contre le virus en partageant l'expérience de leur pays et s'efforçant d'assurer la continuité des services de santé pour les populations en pleine pandémie.
BARRER ENSEMBLE LA ROUTE A LA COVID-19
Au moment où l'épidémie a éclaté en Chine, la mission médicale chinoise avait déjà commencé à sensibiliser le personnel de santé pour que des mesures appropriées soient mises en place, se souvient Charles Nsom Mba, directeur général adjoint de l'HGOPY, un établissement offert sans contrepartie par la Chine en 2002.
"Grâce à cette sensibilisation, l'HGOPY avait élaboré un plan de riposte bien avant la déclaration du premier cas de COVID-19 en mars 2020 au Cameroun", dit-il. "Nous n'avons pas enregistré parmi le personnel de cas grave de COVID-19, à l'exception d'un seul cas qui a été très bien pris en charge dans les centres appropriés".
"L'appui, la contribution, la performance de l'équipe médicale chinoise ont été remarquables et depuis le début de la pandémie jusqu'à aujourd'hui, nous sentons leur présence à côté de nous pour effectivement barrer la route à cette pandémie", salue le Dr Nsom Mba.
Former le personnel local, préparer le plan de riposte, sensibiliser la population, fournir des matériels de protection... La mission fait tout son possible pour aider à endiguer la pandémie, assure Tian Yuan, ajoutant : "Pour sensibiliser efficacement la population, la série de vidéos d'animation que nous avons produites montrent comment se protéger du virus dans la vie quotidienne".
Aux Comores, tous les membres de la mission médicale chinoise ont été récemment élevés au grade de chevalier de l'ordre du Croissant vert par le président Azali Assoumani.
Selon ce dernier, cette équipe chinoise est arrivée dans le cadre d'une assistance médicale en appui aux efforts déployés par les Comores pour lutter contre la propagation du virus et ses variants. "Ils ont ainsi permis aux autorités sanitaires, aux cadres et aux personnels de santé de toutes nos îles de bénéficier de leur riche expertise".
Sur le continent africain, près de 1.000 personnels de la santé composant les 46 missions médicales chinoises se tiennent au côté de leurs collègues locaux, luttant ensemble contre la pandémie.
ASSURER UN ACCES AUX SERVICES DE SANTE
"Je n'ai pas peur de la COVID-19 parce que de nombreux patients souffrant de maladies de peau ont besoin de nos services", a confié à Xinhua Liu Fang, une dermatologue de 38 ans qui travaille quatre à cinq heures par jour pour soigner 100 patients atteints de maux tels que l'eczéma, la gale ou la dermatite à Juba, capitale du Soudan du Sud.
Membre de la mission médicale chinoise, elle travaille à l'hôpital universitaire de Juba. "Depuis la déclaration du premier cas de COVID-19 dans le pays en avril dernier, peu de patients se sont rendus à l'hôpital par peur de contracter le virus", se souvient-elle.
Heureusement, la situation dans cet hôpital a changé en raison du fait que la mission médicale chinoise a adopté des directives sanitaires strictes avec tous les patients tenus de subir un test de dépistage avant d'accéder à leur traitement.
En outre, la COVID-19 a porté un coup sévère aux services de santé en Afrique, faisant craindre que ne s'aggravent certains des principaux problèmes sanitaires du continent tels que le paludisme, la fièvre typhoïde, la rougeole, la polio ou encore le virus Ebola.
Cette pandémie ne freine toutefois pas les efforts chinois visant à éradiquer le paludisme dans certains pays africains.
A Sao Tomé-et-Principe, le programme de l'équipe chinoise chargée de lutter contre le paludisme est chargé. "En raison de la COVID-19 et de la saison des pluies, la situation pourrait s'aggraver et c'est une course contre montre pour nous", résume son chef, Guo Wenfeng.
Lui et ses collègues sont en train d'organiser une prévention médicamenteuse large dans des villages à haut risque. "Rien ne nous empêche de travailler à atteindre l'objectif du gouvernement local : faire disparaître la maladie dans tout le pays d'ici 2025", assure-t-il.