Dernière mise à jour à 10h53 le 14/06
L'actuel désaccord diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, aggravé par une crise de l'immigration illégale, s'est maintenant élargi au secteur agricole.
A la mi-mai, environ 9.000 immigrants illégaux, dont beaucoup étaient mineurs, sont passés du Maroc à Ceuta, une enclave espagnole bordée par le Maroc sur la côte nord de l'Afrique. En réponse, le Parlement européen a adopté jeudi une résolution accusant le Maroc d'avoir violé la Convention internationale des droits de l'enfant en "utilisant des mineurs" dans l'incident.
Plus tard, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a qualifié la résolution de "déphasage" et de "partie d'une logique d'escalade politique à courte vue".
Faisant des vagues des retombées diplomatiques, certains agriculteurs espagnols se sont mobilisés contre leur voisin du sud en lançant la campagne de boycott de "Origen Marruecos"(Origine Maroc) et en se ralliant à Clara Aguilera, une membre espagnole du Parlement européen qui a suggéré d'appliquer des quotas d'importation plus stricts sur les marchandises marocaines exportées vers l'UE.
Mme Aguilera a suggéré dans une déclaration à la Commission européenne que les tomates marocaines menacent "la stabilité du marché de la tomate de l'UE".
"En effet, il y avait des menaces contre les agriculteurs marocains et les exportateurs des agriculteurs espagnols", a indiqué Rachid Aourras, ancien membre fondateur de l'Institut marocain d'analyse des politiques.
"Parfois, les agriculteurs espagnols bloquent les camions marocains lorsqu'ils arrivent sur le territoire espagnol", a indiqué M. Aourras à Xinhua. Cependant, il pense que la crise actuelle entre les deux pays méditerranéens ne durera pas longtemps.
"Je pense que d'autres parties, comme la France en particulier, interviendront pour arbitrer entre eux", a dit l'économiste marocain.
En ce qui concerne le Maroc, M. Aourras a précisé que le secteur agricole du pays ne devrait pas riposter car "les producteurs marocains préfèrent avoir le soutien du gouvernement" et "ils n'agiront pas à titre personnel".
Un mouvement de boycott est "un scénario possible", mais pour l'instant le "conflit est sous contrôle", a-t-il ajouté.