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Tensions récurrentes à la frontière algéro-tunisienne à cause de mesures jugées contraignantes par les Algériens

Xinhua | 16.08.2016 08h41

Les postes frontières séparant l'Algérie de la Tunisie sont ces derniers jours sujets à des tensions nées de certaines mesures prises par les autorités tunisiennes et considérées comme contraignantes par des touristes et exportateurs algériens.

La principale pomme de discorde entre Algériens et Tunisiens est l'imposition par la Tunisie d'une taxe de 30 dinars tunisiens (15 dollars américains) pour tout véhicule d'un étranger non-résident qui quitte le territoire tunisien.

Une mesure qui n'a pas été du goût d'estivants algériens qui rejoignent par centaines de milliers les plages de Tunisie pour y passer des vacances.

En protestant contre cette taxe votée par l'Assemblée nationale constituante (ANC) dans le cadre de la loi de Finances 2016 et entrée en vigueur mi-août, un groupe

d'automobilistes algériens qui demandaient l'application du principe de la réciprocité, a fermé le point de passage frontalier à la circulation automobile au niveau de Sakiet Sidi Youssef.

Le 27 juillet dernier, le village frontalier d'Oum T' boul avait fait l'objet d'une manifestation organisée par les habitants suite au décès d'un jeune riverain fauché par un automobiliste tunisien activant dans la contrebande de carburant.

Outre les agitations en lien avec la taxe sur les véhicules et le trafic de carburant, les autorités tunisiennes ont refusé l'accès à des semi-remorques algériens qui transportaient de la pomme de terre à destination de Tunisie et de Libye.

Un refus qui répond à une exigence d'ordres sanitaire et alimentaire, se défendent les Tunisiens au moment où cet acte est perçu comme une mesure de protectionnisme économique, côté algérien.

Selon le président de l'Association nationale des Exportateurs algériens (ANEXAL), Naceri Ali Bay, qui a menacé de se plaindre auprès du ministère du Commerce, l'Algérie, dans le cadre des accords d'échanges signés avec la Tunisie, devra exporter vers ce pays un quota de 2.000 tonnes de pommes de terre.

"Nous avons un quota de 2.000 tonnes de pomme de terre à exporter en Tunisie, mais le ministère de l'Agriculture de ce pays a refusé de recevoir cette marchandise", a-t-il dénoncé avant d'ajouter que "la Tunisie a même refusé de recevoir les quantités de pomme de terre qui transitent par son territoire à destination de la Libye". Et pour cause, explique M. Naceri, "Ils (les Tunisiens) ne veulent ni accepter le certificat de conformité, ni faire des tests sur le produit".

Si les agitations au niveau des frontières sont devenues récurrentes ces derniers jours, les autorités officielles des deux pays ne semblent pas accorder trop d'importance à ce genre d' incidents. Ceci pour ne pas altérer la qualité des relations politiques et sécuritaires qui lient les deux pays voisins en cette période de menace terroriste commune.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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