Dernière mise à jour à 13h44 le 30/03
Le chef du gouvernement tunisien Habib Essid a donné mardi le coup d'envoi d'un dialogue national pour l'emploi dans le pays avec pour principal objectif la mise en exécution de la "déclaration de Tunis pour l'emploi" qui, selon lui, constituera une feuille de route gouvernementale à court, moyen et long termes.
La cérémonie de démarrage des assises de ce dialogue a été marquée par la présence du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU) Ban Ki-moon, du directeur général de l'Organisation internationale du Travail (OIT) Guy Ryder, a constaté un journaliste de Xinhua.
"La déclaration de Tunis pour l'emploi aura le rôle d'un document de référence vis-à-vis de toutes les parties intervenantes dans le processus de développement de l'employabilité", a assuré M. Essid.
La lutte contre le chômage en Tunisie, a-t-il estimé, "nécessite une mobilisation totale à l'échelle nationale afin de mettre en place des stratégies et mécanismes capables de créer des emplois prioritairement au profit des diplômés de l'enseignent supérieur" .
"Il sera aussi question de renforcer la paix sociale et préparer le climat adéquat pour booster l'investissement et créer des projets dans des secteurs à forte valeur ajoutée" , a encore assuré le chef du gouvernement tunisien.
D'après M. Essid, la Tunisie comptait jusqu'à fin de l'année écoulée plus de 618.000 demandeurs d'emplois, soit un taux de chômage de 15,04%. Les diplômés-chômeurs en Tunisie représentent 31,02% du total des chômeurs.
Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué que le chômage demeure un problème mondial : "Personne ne possède le bâton magique surtout face à quelque 200 millions de chômeurs" .
"Le chômeur auprès des jeunes nuit gravement à la croissance et au développement des pays," a-t-il poursuivi.
M. Ban a fait remarquer que le taux de chômage des jeunes sur le continent africain s'élève à 30%. En Tunisie, environ 200.000 jeunes sont au chômage, alors que la moitié des jeunes femmes tunisiennes manquent de formation.
A cette occasion, le chef de l'ONU a invité la communauté internationale à "soutenir et à se ranger aux côtés des Tunisiens qui essayent de joindre la transition démocratique à la croissance et à la paix sociale" .
Parmi les recommandations issues du dialogue national pour l'emploi en Tunisie figurent la création d'un Conseil supérieur de la promotion de l'emploi et d'un régime d'assurance sur la perte du poste d'emploi, l'instauration d'une réglementation dédiée à l'économie sociale et solidaire outre le lancement d'une base de données sur les offres d'emploi à l'étranger compte tenu des marchés prometteurs et des spécialités demandées.
En marge des travaux de la première phase de ce dialogue démarré mardi, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Chedly Ayari a annoncé que des bailleurs de fonds internationaux ont donné leur accord pour débloquer des financements en faveur de la Tunisie dans les années à venir.
L'objectif est d'alimenter le budget de l'Etat tunisien mais également le développement de l'employabilité et de l'investissement essentiellement dans les régions intérieures du pays.
A ce titre, le chef de la BCT a cité entre autres une subvention annuelle de la Banque mondiale estimée à un milliard de dollars américains (USD) sur cinq ans, une autre subvention de 3 milliards USD devant être débloquée en avril prochain et s'étalant sur quatre ans.
D'un autre côté, la Banque africaine de développement (BAD) comptera faire bénéficier la Tunisie d'une enveloppe de 500 millions USD, toujours selon Chedly Ayari.