Dernière mise à jour à 09h02 le 16/12
Après le paraphe de l'Accord de Skhirat en juillet dernier, les parties libyennes au conflit doivent se retrouver à nouveau, mercredi dans la même cité balnéaire à 30 km de Rabat pour signer l'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale.
La signature de cet accord vient couronner des efforts de près d'un an de rencontres marathoniennes et de négociations intenses tenues sous l'égide de la Mission des Nations Unies d'appui en Libye (Manul) notamment en Allemagne, en Suisse, en Tunisie et au Maroc. L'accord constitue un pas historique et décisif pour l'avenir de la Libye sur la voie de sortir le pays des ténèbres d'un conflit armé et politique de plus de trois ans aux lourdes conséquences économiques et sociales.
Pour le Maroc, la résolution du conflit libyen est capitale, compte tenu de l'instabilité et le chaos qui sévissent en Libye et qui ont des répercussions sur toute la région. Selon le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar, tout le monde est devenu conscient du fait qu'un manque de soutien à cet accord ne servira que les intérêts de Daech en Libye, qui veut faire de ce pays une base arrière pour son expansion dans la région.
Le principal défi qui se pose est comment faire accompagner le processus de transition en Libye vu que le volet sécuritaire reste en deçà du niveau du dialogue politique, a dit le ministre marocain dimanche dernier à la conférence internationale sur la Libye à Rome, soulignant que le Maroc continuera à soutenir la Libye, notamment pour ce qui a trait à la formation dans le domaine sécuritaire.
De l'avis des observateurs, cet accord est important aussi bien pour la Libye que pour le pourtour méditerranéen et l'Afrique du Nord eu égard notamment à la prolifération de réseaux d'immigration clandestine qui envoient des milliers de migrants vers l'Europe et de trafics de tous genres. Selon les experts internationaux, cet accord constitue une obligation pour engager un processus de paix entre les deux fronts rivaux, à savoir le Parlement reconnu par la communauté internationale dit Parlement de Tobrouk, et celui de Tripoli, et intégrer d'autres groupes tribaux exclus du processus politique. Un tel gouvernement est une nécessité urgente étant donné que la section libyenne de Daech est en train de gagner davantage de terrain non seulement à Syrte mais elle cherche à s'étendre vers le sud, qui regorge de ressources naturelles, les plus importantes du pays.
Pour M. Mezouar, le Maroc a joué un rôle "extrêmement important de facilitation et de rapprochement entre les parties libyennes", rappelant que le Maroc est "l'un des rares pays qui ont toujours fait confiance aux Libyens", sachant qu'ils sont "capables de résoudre leurs différends et d'aboutir à une solution qui préserve l'unité de leur pays et leur avenir". "Le rôle joué par le Maroc en vue de trouver une issue à la crise libyenne a été largement salué par la communauté internationale", a fait observer le ministre.
D'après Salah Al-Makhzoum, responsable du Parlement de Tripoli, la cérémonie de signature de l'accord inter-libyen à Skhirat sera marquée par la participation notamment "des membres de la délégation ayant participé à la conférence de Rome, des leaders des partis politiques, des dirigeants des municipalités et des chefs de tribus. Tous les Libyens seront représentés lors de cet événement important dans l'histoire de la Libye".
A noter que le projet d'accord sous l'égide de l'ONU avait déjà été approuvé par des délégations libyennes début octobre, à Skhirat, qui avait abrité la majeure partie des négociations, de février à octobre.