Dernière mise à jour à 09h11 le 18/11
Le président béninois Boni Yayi a réaffirmé mardi à Cotonou, capitale économique béninoise, sa "bonne volonté" de passer le témoin présidentiel en avril prochain à la personne qui remportera la prochaine élection présidentielle, dont le premier tour est prévue le 28 février 2016, a-t-on appris de source officielle.
"Le peuple béninois élira un nouveau président qui prendra en main les destinées de notre patrie commune, le Bénin. Je voudrais vous rassurer que le peuple béninois est très mûre et saura réussir dans la paix , la stabilité et la transparence totale identifier celui là qui prendra en main les destinées de notre pays à la face du monde", a-t-il déclaré
S'exprimant au cours de la troisième édition du dialogue politique entre le Bénin et l'Union Européenne, le président Boni Yayi a estimé que la question de la révision opportuniste de la loi fondamentale du Bénin a été tranchée.
"Tout ce qui a été rabâché sur le projet de la révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990, n'est qu'une pure intoxication", a-t-il déclaré.
Même si, à plusieurs reprises, le chef de l'Etat béninois a clamé haut et fort que son intention de modifier la loi fondamentale du pays n'était pas celui de briguer un autre mandat présidentiel, au terme de ses deux mandats constitutionnels, mais tout simplement en y introduisant des réformes pouvant permettre de moderniser la Constitution en vue d'asseoir au Bénin l'Etat de droit et une démocratie renforcée sur des bases saines et solides pour un développement économique durable du pays, la classe politique de l'opposition et même celle de la société civile ne l'y ait pas crue.
Ainsi, par décret du 18 février 2008, modifié et complété par celui en date du 22 octobre 2008, le président Boni Yayi a confié à une commission technique ad hoc composée de diverses personnalités représentatives de différents courants d'opinions, le soin de procéder à la relecture de la Constitution du 11 décembre 1990 en vue de corriger les imperfections observées pendant près de deux décennies de pratique.
A cet effet, introduit pour une première fois en novembre 2009 au parlement pour examen, ce projet de loi portant révision de la Constitution de la République du Bénin n'a pas reçu l'onction de la majorité des Béninois, où les forces politiques de la mouvance présidentielle, de l'opposition et même la société civile ont mené pendant plusieurs mois des débats contradictoires sur l'opportunité ou non de la relecture des textes de cette loi fondamentale.
Malgré ces débats contradictoires, pas trop favorables à une révision de la loi fondamentale, le président Boni Yayi a demandé à ses compatriotes, à la veille du scrutin législatif du 26 avril dernier, de voter massivement pour sa liste des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) afin qu'il ait une majorité de plus de 50 députés à la prochaine législature.
"Cette majorité confortable nous permettra de mener à bien les réformes constitutionnelles que nous envisageons pour le bien être de toute la population béninoise", avait-il souhaité.
Mais au terme de cette consultation, les électeurs béninois, qui ont manifesté leur désapprobation à toute idée de révision de leur loi fondamentale, n'ont accordé que 33 sièges sur les 83 que compte le Parlement, au pouvoir du président Boni Yayi et les 50 autres sièges restants aux forces politiques de l'opposition.