Dernière mise à jour à 08h22 le 17/11
Le Président français François Hollande s’est adressé devant les deux chambres du Parlement réunies lundi au Château de Versailles après les attaques de vendredi à Paris. Il s’est exprimé devant 577 députés et 326 sénateurs, qui l’ont accueilli avec solennité et chanté La Marseillaise comme un seul homme après la fin de son discours. Cette procédure est extrêmement rare, puisque la dernière fois qu'un président français avait convoqué les deux chambres du parlement remonte à 2009, lorsque Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours sur la crise financière. Samedi, le président Hollande avait dit qu'il avait convoqué le congrès de lundi pour « unir la nation lors de cette épreuve ».
Il a prôné une réforme de la Constitution et annoncé un renforcement général des services de police, de la Défense et de la Justice pour mieux lutter contre le terrorisme, ce qui pourrait aussi conduire à la constitution d’une sorte de Garde Nationale, similaire à ce qui existe par exemple aux Etats-Unis. Députés et sénateurs seront saisis dès mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d’urgence pour trois mois et adoptant son contenu à l’évolution des technologies et des menaces. Le chef de l'Etat a également annoncé la création de 5 000 emplois en deux ans dans la police et la gendarmerie, 2 500 dans l'administration pénitentiaire et les services juridiques, et un millier dans les douanes pour contrôler les frontières.
François Hollande qui, en tant que président, est aussi chef des armées, a annoncé en outre l'interruption de toute nouvelle réduction des effectifs de la défense, déclarant « Quant à nos armées qui sont de plus en plus sollicitées par les opérations extérieures que nous allons poursuivre, par la sécurité de nos compatriotes qui est demandée, j'ai donc là encore décidé qu'il n'y aurait aucune diminution d'effectifs dans la Défense jusqu'en 2019. Et cette réorganisation de nos armées se fera au bénéfice des unités opérationnelles, de la cyberdéfense et du renseignement ».
En avril dernier, à la suite des attentats de janvier, le Président français avait déjà annoncé qu'il allait préserver 18 500 postes sur les 34 000 suppressions de personnels prévues dans la loi de programmation militaire adoptée en juillet. Ces mesures, incluses dans le budget 2016, représenteront un surcroît de dépenses que le président a dit « assumer, expliquant que "le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité ». Il a également demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU « dans les meilleurs délais pour adopter une résolution marquant cette volonté commune de lutter contre le terrorisme » et annoncé que la France allait « intensifier ses opérations en Syrie » après les raids de dimanche soir sur le fief de l'Etat islamique, Raqqa.