Dernière mise à jour à 14h47 le 24/04
(photo/Xinhua) |
Alors l'épidémie de nouveau coronavirus qui continue de sévir à travers le monde, des rumeurs ont circulé à la Maison Blanche et dans certains médias américains selon lesquelles le virus aurait pu être synthétisé artificiellement dans un laboratoire de recherche biologique chinois de la ville chinoise de Wuhan. Cependant, ces théories du complot ont été réfutées par les scientifiques du monde entier à mesure que de nouvelles preuves scientifiques apparaissent.
Dans une étude récente menée par certains des plus grands chasseurs de virus au monde, le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la maladie du COVID-19, ne montre aucune preuve qu'il ait pu être fabriqué artificiellement, a rapporté Nature Medicine le 17 mars.
La recherche est un effort collaboratif et international à laquelle ont participé des scientifiques de Scripps Research et d'universités américaines, de l'Université de Sydney en Australie et de l'Université Tulane de la Nouvelle-Orléans. Après avoir analysé les données publiques sur la séquence du génome du SARS-CoV-2 et des virus apparentés, les scientifiques n'ont trouvé aucune preuve que le virus a été fabriqué en laboratoire ou conçu de quelque manière que ce soit.
« En comparant les données disponibles sur la séquence du génome pour les souches de coronavirus connues, nous pouvons fermement déterminer que le SRAS-CoV-2 provient de processus naturels », a déclaré Kristian Andersen, PhD, professeur agrégé d'immunologie et de microbiologie à Scripps Research et auteur correspondant sur le document.
La recherche a conclu que les origines les plus probables du SRAS-CoV-2 ont suivi l'un des deux scénarios possibles : dans le premier scénario, le virus a évolué vers son état pathogène actuel par sélection naturelle dans un hôte non humain, puis a sauté chez l'homme. Dans le second scénario proposé, une version non pathogène du virus a sauté d'un hôte animal à l'homme, puis a évolué vers son état pathogène actuel au sein de la population humaine.
Selon Josie Golding, PhD, responsable des épidémies au Wellcome Trust au Royaume-Uni, ces résultats sont d'une importance cruciale pour apporter une vision factuelle des rumeurs qui circulent sur les origines du virus.
« Il n'y a aucune raison de croire que cela a été fait dans un laboratoire », a de son côté déclaré à ABC News le Dr Robert Shafer, professeur de maladies infectieuses à la Stanford Medical School. « Il existe de nombreuses souches dans la nature qui pourraient provoquer ce type d'épidémie ».
Le Dr Robert Garry, professeur à la Tulane School of Medicine, a pour sa part dit que, bien que certaines personnes aient initialement supposé que le travail de laboratoire avait créé cette mutation, c'est l'inverse qui est en réalité vrai. « Lorsque vous transmettez le virus avec cette mutation à travers des cultures cellulaires, vous le perdez réellement. Ce n'est donc pas ainsi qu'il a pu être généré », a expliqué le Dr Garry à ABC News.
Le Dr John Ionnidis, professeur de prévention des maladies à la Stanford Medical School, a quant à lui indiqué que le coronavirus à l'origine du COVID ne se comporte ni n'a l'air synthétique de quelque manière que ce soit. « S'il avait été créé par l'homme, il ne ressemblerait pas à ça », affirme-t-il. Ces théories alternatives n'ont pas gagné en popularité dans la communauté scientifique, a ajouté le Dr Ionnidis, notant que le seul article scientifique ayant semé le doute sur les origines naturelles du COVID-19 a dû être retiré après avoir été rejeté par la communauté scientifique.
Parallèlement, selon un reportage de France 24, la France a déclaré le 17 avril qu'il n'y avait jusqu'à présent aucune preuve factuelle d'un lien entre l'épidémie de COVID-19 et les travaux du laboratoire de recherche P4 de la ville chinoise de Wuhan, que la France a aidé à mettre en place. « Nous tenons à préciser qu'il n'y a à ce jour aucune preuve factuelle corroborant les récents articles publiés dans la presse américaine liant les origines du COVID-19 et les travaux du laboratoire P4 de Wuhan, en Chine », a déclaré un responsable du bureau du président Emmanuel Macron.
Le laboratoire de recherche de Wuhan au cœur de la polémique a été achevé en 2015, et a finalement ouvert ses portes en 2018, avec le fondateur d'une société bio-industrielle française, Alain Mérieux, qui y a participé en tant que consultant dans sa construction.