Dernière mise à jour à 08h25 le 08/12
Le deuxième Forum sur la coopération Sud-Sud sur le changement climatique a été organisé en marge de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris pour renforcer la communication et la coopération en la matière entre les pays en développement et promouvoir le développement durable mondial.
Ces dernières années, la coopération Sud-Sud a été largement reconnue comme une nouvelle dimension de la coopération internationale sur le changement climatique, complétant ainsi encore davantage la coopération traditionnelle Nord-Sud.
Dimanche, des officiels de haut-rang des pays comme le Tchad, le Kenya, la Mongolie, l'Inde et le Népal, ainsi que les représentants de plus de 15 organisations internationales, d'institutions universitaires, d'organisations non-gouvernementales (ONG) et du secteur privé ont participé au forum pour discuter du rôle et des directions stratégiques de la coopération Sud-Sud dans les futures actions climatiques.
Xie Zhenhua, représentant spécial de la Chine sur le changement climatique, a déclaré que la communauté internationale doit travailler main dans la main pour apporter une réponse positive au problème du changement climatique et que la coopération Sud-Sud constitue un composant important de la coopération mondiale et un moyen important pour les pays en développement d'atteindre les objectifs de développement via les efforts unis.
Pour Wu Hongbo, sous-secrétaire général de l'ONU chargé des affaires économiques et sociales, la coopération Sud-Sud est un composant vital de l'effort mondial contre le changement climatique et les pays en développement dans le monde ont montré leur esprit innovant dans leur pratique.
"Le principe de responsabilités communes mais différenciées est une pierre angulaire de nos actions. Les ressources disponibles pour les pays en développement sont limitées. Nous devons trouver des moyens pour amplifier leurs efforts", a déclaré M. Wu, appelant les pays développés à respecter leurs promesses et à verser 100 milliards de dollars chaque année aux pays en développement dans le cadre du financement climatique d'ici 2020.
M. Wu a également mentionné que le partage des connaissances et des expériences sur la conception et la mise en place du cadre politique, le transfert des technologies, le renforcement des capacités techniques et institutionnelles et l'accès aux données sont les domaines clefs où la coopération Sud-Sud est cruciale.
Youssef Nassef, coordinateur du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) chargé des programmes d'adaptation, qui s'est exprimé au nom de Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la CCNUCC, a déclaré que la coopération Nord-Sud est fondamentale et que la coopération Sud-Sud est un bon moyen pour trouver des solutions et peut entraîner la vraie transformation des économies afin de faire face au changement climatique.
Ibrahim Thiaw, directeur adjoint du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a déclaré que la coopération Sud-Sud émerge comme élément clef de la réponse mondiale au changement climatique et que de nombreuses économies émergentes se positionnent en ligne de front de la politique climatique internationale, prenant les devants pour définir et mettre en place les voies de développement durable, à faible émission et résistant au climat.
En tant que plus grand pays en développement, la Chine continue de promouvoir et de pratiquer la coopération Sud-Sud, et soutient les efforts des autres pays en développement pour faire face au changement climatique.
D'après les statistiques, depuis 2011, le gouvernement chinois a versé, en plus de ses aides étrangères, 410 millions de yuans (64 millions de dollars) dans la coopération Sud-Sud sur le climat.
En septembre 2014, la Chine a annoncé l'établissement d'un Fonds de coopération Sud-Sud sur le climat pour aider les autres pays en développement à combattre le changement climatique.
Youssef Nassef du secrétariat de la CCNUCC a affirmé avoir constaté un élan sans précédent en 2015, grâce notamment à l'annonce par le président chinois Xi Jinping du versement de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars) à ce fonds.
Estimant que la coopération Sud-Sud peut accélérer la transformation économique mondiale en un modèle à faible émission et résistant au climat, Naoko Ishii, PDG et président du Global Environment Facility (GEF), a déclaré que le GEF est prêt à soutenir la coopération Sud-Sud en travaillant avec le gouvernement chinois dans les domaines tels que la gestion durable des forêts, le développement urbain, l'adaptation basée sur les écosystèmes.
Cependant, la coopération Sud-Sud sur le climat ne fait que compléter la coopération Nord-Sud, et ne se substitue pas à celle-ci.
"Même si les pays du Nord mobilisaient les 100 milliards de dollars par an dans le financement climatique qu'ils ont promis aux pays du Sud avant 2020, le soutien financier reste rare pour les pays en développement", a souligné M. Nassef.
.