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Sagesse chinoise et changement climatique (2)

La Chine au présent | 14.08.2015 15h34

Se munir d'un système légal

« Sans règles, rien n'est possible. » Cette maxime s'applique aussi au changement climatique. Philip Sutherland, professeur à la faculté de droit commercial de l'université de Stellenbosch de l'Afrique du Sud, a rappelé que seules des actions collectives entre États, entreprises et individus sont susceptibles de limiter les conséquences du changement climatique et de générer des solutions. « Naturellement, nous nous tournons vers le droit international de l'environnement et la loi sur les droits de l'homme », a-t-il expliqué, précisant que l'intégration des lois nationales est elle aussi primordiale.

Si la Chine a pu obtenir des résultats remarquables dans la lutte contre le changement climatique, l'une des explications de ce succès est le renforcement des institutions, et l'élaboration et la mise en application de lois nouvelles. En novembre 2013, le programme d'accélération de l'établissement d'un régime en faveur d'une civilisation écologique a été lancé pour accentuer la priorité écologique de la réforme. La construction d'un régime en faveur d'une civilisation écologique et le concept du développement durable sont les garanties institutionnelles de la lutte contre le changement climatique.

Selon Cai Shouqiu, président de la Société chinoise du droit de l'environnement et des ressources, la Chine s'aquitte de ses responsabilités de grand pays, d'une part en luttant contre le changement climatique mondial en coopération avec la communauté mondiale, d'autre part en instaurant un système légal national visant la prévention et le traitement des pollutions, la protection de l'environnement, l'utilisation rationnelle et la gestion des ressources naturelles, ainsi qu'à promouvoir les économies d'énergie et leur emploi rationnel.

Actuellement, les textes juridiques et réglementaires chinois destinés à lutter contre le changement climatique portent sur l'identification des produits à bas carbone, la diffusion des techniques d'économie d'énergie et de baisse des émissions, la gestion des projets du mécanisme de développement propre (MDP) et des fonds écologiques, la gestion des opérations de réduction volontaire des émissions des gaz à effet de serre, etc.

En plus de ces mesures juridiques, la Chine a élaboré des textes politiques spécialement pour lutter contre le changement climatique. On peut citer le Programme national de Chine pour lutter contre le changement climatique, qui est le premier plan à long et moyen terme de ce genre en Chine, des plans d'actions sur le contrôle des émissions de gaz à effet de serre, concernant les domaines forestier et industriel, sans compter des textes très concrets concernant les économies d'énergie, la réducation des émissions et le crédit, le financement du mécanisme de développement propre (MDP), l'incitation fiscale du développement propre, les quartiers résidentiels pilotes à bas carbone, le captage du CO2 et son recyclage, le renforcement des bases statistiques sur le changement climatique, la diffusion du catalogue des mesures clés de l'État, etc. Les autorités locales sont mises à contribution : en septembre 2014, 22 provinces et municipalités avaient publié leurs plans en matière de lutte contre le changement climatique.

Les lois et règlements concernant le changement climatique se multiplient également. Dans le domaine de la protection de l'environnement, on peut citer la Loi sur la protection de l'environnement, la Loi sur la protection du milieu marin, la Loi sur la prévention et le traitement de la pollution atmosphérique, la Loi sur la prévention et le traitement de la pollution de l'eau, la Loi sur la promotion d'une industrie propre, la Loi sur la promotion de l'économie circulaire ; dans le domaine de la consommation énergétique, la Loi sur les économies d'énergie, la Loi sur les énergies renouvelables, la Loi sur le charbon, la Loi sur l'électricité ; dans le domaine des ressources naturelles, la Loi sur les forêts, la Loi sur les prairies, la Loi sur de l'eau, la Loi sur la gestion agraire, la Loi sur la gestion de l'utilisation des zones maritimes. Et autres encore, comme la Loi sur l'élevage, la Loi sur la prévention et le traitement de la désertification, la Loi sur la diffusion des techniques agricoles, ou la Loi sur les achats gouvernementaux qui prévoit que soit donnée la priorité à l'achat de produits certifiés sobres ou écologiquement performants.

Cao Mingde, professeur de l'Université du droit et des sciences politiques de Chine, a présenté les données qu'il avait analysées. Celles-ci confirment l'impact de ces lois, règlements et textes sur l'écologie et la consommation énergétique. Grâce à ces nouvelles normes, depuis 1990, la consommation d'énergie pour 10 000 yuans de PIB a diminué, passant de 5,32 TCE (tonne équivalent charbon) à 0,69 en 2014. Dans le même temps, la productivité de la production énergétique a augmenté considérablement, passant de 1 891,3 yuans/TCE en 1990 à 14 792,2 en 2014. On voit qu'en termes d'intensité énergétique, l'écart entre la Chine et les pays développés se réduit rapidement. En 2013, la consommation d'énergie était de 443,8 TCE/million de dollars de PIB, soit 1,8 fois plus la moyenne mondiale, et 2,3 fois plus que celle des États-Unis, 3,2 fois plus que celle de l'Europe. Des chiffres qui étaient de 2,49, 3,37 et 4,8 respectivement en 2011.

« Il y a un grand consensus des milieux sociaux sur l'élaboration de la Loi de la République populaire de Chine pour lutter contre le changement climatique, un travail qui a déjà commencé à mobiliser les services compétents », a révélé Chang Jiwen, directeur adjoint de l'institut sur la politique des ressources et de l'environnement du Centre de recherches du Conseil des affaires d'État sur le développement.

La sagesse chinoise face au changement climatique

Pour ce qui est de la lutte contre le changement climatique, les savants chinois présents autour de la table ont puisé leur sagesse dans la culture traditionnelle.

Selon Zhang Liwen, directeur de l'institut de Confucius de l'université Renmin de Chine, qui avait avancé la « théorie de la concorde sur le climat », une théorie qui fait référence aux contradictions et synergies superficielles et profondes entre changement climatique et politique sociale, économie, culture, éthique, législation, sciences et techniques et religion, ainsi qu'à la solution de ces conflits dans la concorde qui vise à trouver un équilibre. Le but étant la paix, le développement, la coopération et le progrès du bien-être des peuples. La justice et l'équité sont le principe qui garantit les intérêts de la communauté de destins de l'humanité dans le contexte du changement climatique. Ce principe est présent sur deux niveaux : sur le plan réel, c'est l'équité, la justice et l'action rationnelle ; sur le plan idéal, cela s'appelle le vrai, le bien et le beau. La science prouve, a-il-poursuivi, que les nuisances du changement climatique sont dues à l'humanité elle-même. Si cette dernière veut continuer à vivre sur cette planète, elle doit faire un effort de parcimonie.

« La contradiction entre changement climatique et justice mondiale correspond en apparence à celle qui existe entre les technologies et la politique, et qui peut être résolue par les économies d'énergie, la réduction des émissions, la diffusion des technologies ainsi que l'élaboration et la mise en application de politiques adaptées, mais aussi à travers la coopération internationale et les négociations visant l'équilibre entre les États en matière d'émissions et de gouvernance. Nous devons bien constater que les efforts sur le seul plan technologique ne seront pas suffisants, parce que l'origine de la crise climatique réside dans le fait que la relation entre l'homme et la nature est renversée dans la conception des valeurs, et que la volonté de l'homme d'être maître et possesseur de la nature continue de s'étendre », a commenté Yao Xinzhong, directeur de l'institut de philosophie et professeur d'éthique de l'université Renmin.

Selon M. Yao, il est essentiel de mettre en relation le changement climatique et la responsabilité morale pour résoudre le problème climatique. Pour ce faire, il nous faut comprendre d'une façon nouvelle la relation entre l'homme et la nature. S'inspirant de l'idée de « ciel et terre » utilisée dans le Livre des Rites, l'un des classiques de l'école confucéenne, il a livré sa vision de ce que devrait être la position de l'homme dans le ciel et la terre, sa responsabilité envers ces deux univers, pour reconstruire une base de valeurs comprenant « ciel, terre et justice ».

Selon Bai Tongdong, professeur de l'institut de philosophie de l'université Fudan, le confucianisme est lui aussi porteur d'idées pour la lutte contre le changement climatique. Il contient une sagesse orientale sur la responsabilité de l'humanité envers l'environnement et sa recherche de l'harmonie, son idéal de l'équilibre, peuvent inspirer les responsables politiques chargés des questions environnementales.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Guangqi CUI)
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jipebe29   2015-08-232.10.121.*
La vraie sagesse chinoise serait de reconnaître que la TMAG (température moyenne annuelle globale) est stable depuis 1997, et que les projections des modèles numériques se plantent lamentablement...donc que les thèses du GIEC sont fausses.
jipebe29   2015-08-152.10.107.*
La vraie sagesse chinoise serait de reconnaître que la TMAG (température moyenne annuelle globale) est stable depuis 1997, et que les projections des modèles numériques se plantent lamentablement...donc que les thèses du GIEC sont fausses.
jipebe29   2015-08-152.10.107.*
La vraie sagesse chinoise impose de reconnaître que la TMAG (température moyenne annuelle globale) est stable depuis 1997, et que les projections des modèles numériques se plantent lamentablement...donc que les thèses du GIEC sont fausses.

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