Deux jours après que le président Pierre Nkurunziza eut décidé de reporter l'élection présidentielle du 15 au 21 juillet, l'opposition burunaise a déclaré dimanche que les conditions ne sont toujours pas réunies pour un bon scrutin et qu'elle ne s'apprête pas à y participer.
François Bizimana, porte-parole de la coalition des Indépendants Amizero y'Abarundi, a d'abord évoqué le manque de consensus sur cette date.
"La date du 21 juillet ne nous avance pas dans beaucoup de choses parce que le Sommet de Johannesburg en Afrique du Sud a très bien précisé que le calendrier électoral doit être fixé par consensus par les parties prenantes aux élections. A ce que je sache, il n'y a pas eu de consensus autour de cette date. Nous ne voyons donc pas comment on pourrait répondre à un rendez-vous que nous ne connaissons pas", a expliqué M. Bizimana.
Il a ensuite fait mention de la facilitation du président ougandais Yoweri Kaguta Museveni qui n'a pas encore réuni toutes les parties prenantes à ces élections pour écouter les points de vue des uns et des autres.
"Le président Museveni a été désigné pour assurer la médiation entre les parties prenantes. Jusqu'aujourd'hui, il ne les a pas encore réunies. Nous ne voyons donc pas comment on peut fixer cette date sans n'avoir pas écouté l'opposition et sans avoir participé à la facilitation qui a été confiée au président ougandais", a ajouté le porte-parole des Indépendants Amizero y' Abarundi.
Le 3ème sommet de la Communauté est-africaine (EAC) sur la crise burundaise, tenu le 6 juillet à Dar es Salaam en Tanzanie, a invité le Burundi à tenir l'élection présidentielle le 30 juillet, au lieu du 15 juillet, pour que les deux parties en conflit puissent trouver un consensus, et a désigné le président ougandais Yoweri Museveni comme nouveau facilitateur pour mettre fin à la crise burundaise.
Quant au parti au pouvoir, le CNDD FDD, qui a désigné le président Nkurunziza comme son candidat à l'élection présidentielle, il a remercié le gouvernement pour ce report qui respecte la Constitution et les propositions de l'EAC.
"Ceci respecte effectivement ce qu'a recommandé le Sommet de la Communauté est-africaine (...). En regardant ce qui est dans notreConstitution, il serait difficile pour le gouvernement d'aller jusqu'au 30 juillet", a déclaré le président du CNDD FDD, Pascal Nyabenda.
Il a invité les partis de l'opposition à commencer leur campagne électorale et à "travailler au grand jour pendant cette semaine qui vient d'être ajoutée pour montrer qu'ils ont participé effectivement aux élections".
Initialement prévu le 26 juin 2015, le scrutin présidentiel burundais a été reporté au 15 juillet et puis au 21 juillet.