La Guinée-Bissau a renforcé la surveillance à sa frontière avec la Guinée-Conakry pour prévenir tout risque de fièvre à virus d´Ebola, après l'enregistrement d'un premier cas suspect venant de ce pays voisin, a déclaré mercredi à la presse le directeur général de la Prévention de la Guinée- Bissau, Nicolau da Almeida.
Il a précisé que le cas suspect, décelé une semaine après la réouverture de la frontière avec la Guinée-Conakry, est actuellement en quarantaine dans la ville de Gabu, à 200 km à l'est de la capitale, Bissau.
Le suspect, qui a affirmé n'avoir assisté à aucune cérémonie funèbre, ni été en contact avec les patients d'Ebola dans son pays d'origine, "ne présente actuellement de symptômes similaires à la fièvre hémorragique", a soutenu Nicolau da Almeida.
Dans le cadre de la prévention du virus d'Ebola, la Croix-Rouge nationale bissau-guinéenne lancera le 20 décembre prochain une campagne de sensibilisation le long de la frontière avec la Guinée- Conakry, ont indiqué des sources officielles.
A cette fin, la Croix-Rouge bissau-guinéenne a mobilisé 120 militants qui vont sensibiliser les populations des régions frontalières, notamment, les régions de Gabu, Oio, Bafata, Tombali et Sao Domingos.
M. Almada a reconnu les difficultés rencontrées par ses services pour contrôler la frontière à cause du "manque de techniciens de la santé et d'infrastructures pour isoler d'éventuels cas suspects d´Ebola". "Les centres de santé le long des postes frontières sont incapables de mettre un individu sous surveillance", a-t-il soutenu.
Le Fonds pour l'enfance des Nations Unies (UNICEF) participe également à la lutte contre Ebola. Il vient de signer un accord de partenariat d'un montant de 133 millions de francs CFA, avec cinq ONG pour exécution d'un programme de prévention.
Par ailleurs, un groupe de partenaires internationaux qui intègre l'Organisation mondiale de la Santé et l'Organisation de la Conférence Islamique, a initié une formation en matière de prévention pour une trentaine de travailleurs de l'aéroport, de la Garde nationale, du service de l'immigration et des frontières, du ministère des Transports et de l'Institut national de la Santé publique.
Nicolau da Almeida a souligné qu'avec le soutien de partenaires, notamment l'OMS, l'UNICEF, la Chine et le Portugal, la Guinée- Bissau dispose d'un dispositif pour contrôler à distance la température de personnes.
Parmi les actions en cours, il a cité la distribution d' affiches pour la sensibilisation dans les zones frontalières et la multiplication des émissions de radio et des spots de télévision.
Le directeur général de la prévention a enfin exhorté les émigrants de la Guinée-Conakry à passer par les postes frontières et de ne pas entrer dans le pays illégalement par des voies détournées.
Le Sommet de la Communauté économique des Etats d' Afrique de l' Ouest (CEDEAO) qui s'est tenu le 6 novembre à Accra, capitale du Ghana, avait recommandé aux Etats membres de rouvrir leurs frontières avec les pays touchés par l'épidémie à virus Ebola, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone.