Elu samedi soir à la tête de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) avec 64,5% des voix, Nicolas Sarkozy entend refonder ce parti pour en faire une "formidable formation moderne et républicaine", a déclaré dimanche soir l' ancien président français, tandis que la presse lui attribue pour mission première de rétablir l' unité de son parti.
"Mon ambition, c' est de créer les conditions d'un parti moderne, où les adhérents pourront donner leur opinion" et où seront représentées toutes les sensibilités de l'UMP, a expliqué dimanche soir sur TF1 M. Sarkozy, au lendemain de sa victoire à la présidence du principal parti d'opposition français.
Samedi, Nicolas Sarkozy a été élu président de l'UMP avec 64,5% des voix, face aux députés Bruno Le Maire (29,18%) et Hervé Mariton (6,32%).
Dès sa déclaration de candidature en septembre, l'ancien chef de l'Etat avait prévenu vouloir "transformer de fond en comble" l' UMP pour "créer, dans un délai de trois mois, les conditions d' un nouveau et vaste rassemblement qui s' adressera à tous les Français".
"Ce vaste rassemblement se dotera d'un nouveau projet, d'un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d' une nouvelle équipe qui portera l'ambition d'un renouveau si nécessaire à notre vie politique", écrivait-il alors.
"J'appelle tous ceux qui n'acceptent pas l'humiliation de la France aujourd' hui, la situation dramatique dans laquelle nous nous trouvons, à nous rejoindre pour construire les bases d' une formidable formation moderne et républicaine", a lancé dimanche soir M. Sarkozy.
S'il entend rallier au-delà même de son camp en prônant l' unité des Français, Nicolas Sarkozy devra avant tout reformer l' unité de sa propre famille politique, souligne la presse française.
"Election contestée de Jean-François Copé contre François Fillon à la tête de l'UMP en 2012, scandale Bygmalion... Il y a urgence à rétablir l'unité dans un parti fragilisé et divisé entre partisans des différents présidentiables", écrit en effet lundi le site d' information FranceTV Info.
"Le plus dur commence donc pour M. Sarkozy, qui va tenter de rassembler un parti déchiré depuis deux ans et fragmenté en plusieurs écuries présidentielles", écrit de son côté le journal Le Monde, notant que "ses trois rivaux déclarés pour la primaire (Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand, ndlr) ont montré samedi soir qu' ils n' entendaient pas mettre un genou à terre".
"Soucieux d' éviter la constitution d' une large coalition en face de lui, M. Sarkozy devait s'entretenir avec les 'principaux responsables' du parti, lundi matin, au siège de l'UMP. D' abord avec M. Le Maire, à 9 heures, l' autre gagnant du scrutin, puis avec M. Bertrand, à 10 heures", indique Le Monde.
En revanche, aucun rendez-vous n'est pour l'instant fixé avec MM. Juppé et Fillon, laissant dire au Monde que "l'unité n' est pas pour demain".
Pour créer l' unité avec les grandes figures de son parti, Nicolas Sarkozy a proposé de créer un "comité des anciens Premiers ministres" de l' UMP, auquel MM. Juppé et Fillon ont d' ores et déjà refusé de participer.
"En dehors du 'rassemblement', le nouveau président devra relever d' autres défis : refonder le parti dans un nouveau mouvement ; redresser les finances du parti endetté à hauteur de 74 millions d' euros ; gérer les conséquences judiciaires de l' affaire Bygmalion ; préparer les élections départementales et régionales ; faire émerger un projet avec de 'nouvelles idées' ; organiser la primaire...", résumait lundi matin Le Monde.