Les trois dignitaires religieux, arrêtés en février 2013 pour incitation à l'insurrection et troubles à l'ordre public, ont été libérés mercredi après 18 mois de prison ferme.
Personnalités religieuses très écoutées par les Djiboutiens, Abdourahman Bachir, Abdourahman Barkat, et Guirreh Meidal, sont issus du mouvement des Frères Musulmans djiboutiens dont le parti, Mouvement pour la Démocratie et la Liberté (Model), n'a pas été légalisé par les autorités compétentes, mais qui ont rejoint la liste de la coalition de l'opposition lors du dernier scrutin législatif.
Pour les Djiboutiens, la libération des trois dignitaires religieux vient à point nommé car l'alliance au pouvoir, l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) et la plateforme de l' opposition djiboutienne (USN) ont repris le dialogue politique depuis un mois.
"Je crois que la libération des trois dignitaires religieux qui sont des personnalités très influentes à Djibouti ne pouvait pas venir dans un meilleur contexte. Leur libération était l'une des exigences de l'opposition lors de premières négociations avortées entres les deux parties au début de l'année. Aujourd'hui l'UMP et l'USN sont de nouveau à la table de négociation. Pour moi, cette libération est une raison de plus de croire à l'aboutissement de ces négociations, inshallah", a confié à Xinhua Osman Ali, historien djiboutien.
Situé au croissement de la mer Rouge et de l'océan Indien, Djibouti est plongé dans une impasse politique sans précédent depuis la mise en place, en avril 2013, d'une Assemblée parallèle par l'opposition, qui dénonce les résultats du scrutin du 22 février 2013 remporté par l'alliance au pouvoir, bien que les observateurs internationaux aient salué "la transparence" et "le caractère démocratique" des élections.