Le chef d'état-major de l'armée de terre tunisienne, Mohamed Salah Hamdi a démissionné de son poste, a confirmé à Xinhua une source de la présidence tunisienne.
Fermement démentie quelques heures auparavant, cette démission vient d'être confirmée par le ministère de la Défense initialement via son porte-parole officiel, le colonel Lamjed Hammami avant un communiqué rendu public en la matière.
Faisant l'objet depuis deux jours d'une large polémique au sein de l'opinion publique tunisienne, la démission du général Hamdi a été présentée officiellement le 23 juillet 2014 au ministre de la Défense Ghazi Jéribi qui l'a avalisé conformément à la réglementation militaire tunisienne.
"Présentée pour des raisons personnelles, la démission a été acceptée par le ministre de la Défense", lit-on dans le communiqué du ministère tunisien de la Défense.
Le chef d'état-major démissionnaire sera remplacé temporairement par son second selon la proposition du ministre de la Défense avec l'accord conjoint du président de la République Moncef Marzouki et du chef du gouvernement Mahdi Jomaa.
Habilité à nommer les hauts responsables de l'institution militaire, M. Marzouki recevra prochainement des propositions de noms devant succéder au général Hamdi.
Certains médias tunisiens font remarquer que cette démission survient dans une conjoncture sécuritaire assez délicate en Tunisie qui lutte contre de sérieuses menaces terroristes coûtant la vie jusqu'à présent à plus d'une dizaine de soldats et agents de l'ordre.
Parmi les raisons potentielles derrière la décision du chef d'état-major tunisien figurent, selon des sources locales, l'absence de coordination entre certains départements de l'institution militaire, des erreurs stratégiques commises par l'armée dans sa lutte contre les groupes extrémistes armés particulièrement un flagrant retard observé lors des opérations de secours en cas d'attentats terroristes.
Dans ce sens, la radio privée tunisienne Mosaïque Fm a évoqué l'hypothèse du manque de coordination entre l'armée de terre et l'aviation. Cette coordination "a montré ses limites notamment lors de la récente opération effectuée à la montagne Semmama (centre-ouest) puisque les raids menés par nos bombardiers ont fait des blessés dans les rangs des terroristes mais le retard accusé par l'opération terrestre a permis aux ennemis de limiter les dégâts et de se retirer de la zone", précise la même source.