Après avoir avalisé la séparation des deux scrutins avec la priorité aux législatives, les protagonistes politiques en Tunisie se mettent déjà au départ d'une pré-campagne électorale dans l'attente de fixation d'une date définitive à la fin de cette semaine pour les élections générales du pays.
"D'ici la fin de la semaine prochaine, la date des prochaines élections sera fixée", a annoncé vendredi dernier le président de l'Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar, peu après un consensus atteint lors d'une plénière du dialogue national portant sur la priorité des législatives.
Apparu dimanche à Grombalia, localité au sud-Est de Tunis, lors d'un meeting populaire, le chef du gouvernement sortant Ali Laarayedh a estimé que les élections législatives pourraient se tenir en novembre 2014 alors que les deux tours de la présidentielle seraient prévus pour fin décembre.
"Ennahdha n'a pas encore d'alliés pour les législatives et veille à définir les critères du candidat à la présidentielle". Un profil, qui va être soutenu "qu'il soit membre du parti ou non", toujours selon M. Laarayedh, l'un des figures de proue du parti islamiste Ennahdha (majorité à l'Assemblée constituante).
Dans l'attente d'une date définitive pour la prochaine échéance électorale, les différents partis politiques se manifestent publiquement quant à la séparation des deux scrutins et leur ordre de priorité. Cependant, aucun parti n'a clairement présenté son "cheval de bataille".
Pendant le week-end dernier, le Conseil de la Choura d'Ennahdha, chambre haute du parti, a lancé un appel pour déclencher des consultations nationales entre partis et partenaires sociaux "afin de choisir une personnalité consensuelle qui sera le candidat du parti à la présidentielle", selon le président du conseil, Fathi Ayadi.
Pour Ennahdha, l'un des principaux favoris des prochaines élections, le consensus autour de la séparation des scrutins avec une priorité aux législatives demeure "un acquis dicté par une conviction partagée quant à l'importance du dialogue pour résoudre les défis en période transitoire", selon un communiqué diffusé par le parti.
Pourtant, le principal concurrent d'Ennahdha sur l'échiquier électoral tunisien, le parti "Nidaa Tounes" (Appel de Tunisie, ndlr) a préféré de ne pas rester indifférent.
Dirigé par l'ancien Premier ministre du gouvernement post-révolution, Béji Caïd Essebsi, l'Appel de Tunisie a annoncé dimanche qu'il compte se porter candidat aux législatives en dehors de toute alliance, faisant allusion à ses alliés au sein de l'"Union pour la Tunisie" (alliance du centre et de la gauche, ndlr).
"La participation du parti aux prochaines élections se fera d'une manière indépendante", a insisté M. Essebsi à l'issue du conseil national de son parti tenu dimanche dernier à Tunis.
Candidat potentiel de l'Appel de Tunisie pour l'élection présidentielle, M. Essebsi estime que le 23 octobre 2014, date proposée pour les législatives et le 26 novembre et le 28 décembre prochains, dates pour les deux tours de la présidentielle sont des dates qui "n'ont pas tenu compte de la séparation entre les processus électoraux".