Dernière mise à jour à 10h45 le 30/03

Page d'accueil>>Société

Venezuela : incendie dans un commissariat après une mutinerie, 68 morts

le Quotidien du Peuple en ligne | 30.03.2018 10h42

Le procureur en chef du Venezuela a rapporté le 28 mars soir que 68 personnes, presque toutes des prisonniers, ont péri dans un incendie qui a éclaté à l'intérieur d'un commissariat de police, qui, selon les habitants, a été provoqué par une émeute des détenus. Le procureur général Tarek William Saab a déclaré sur son compte Twitter officiel que quatre procureurs avaient été nommés pour déterminer ce qui s'était passé au siège de la police à Valence, une ville située à environ 180 km à l'ouest de Caracas, la capitale du pays, précisant que deux des morts étaient des femmes qui passaient la nuit au poste, mais il n'a pas fourni plus de détails.

Les autorités locales avaient auparavant seulement confirmé qu'il y avait des morts, et ont annoncé qu'elles travaillaient pour déterminer un chiffre exact, disant qu'elles ne fournissaient aucune estimation « par respect pour les familles ». Des parents en colère qui se sont rassemblés devant le commissariat ont déclaré que des dizaines de détenus avaient été incarcérés dans des conditions sordides et ont exprimé la crainte que leurs proches soient morts. Des dizaines d'hommes et de femmes exigeant de savoir si leurs proches avaient survécu ont ensuite affronté des policiers en tenue anti-émeute. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Window to Freedom (« Fenêtre sur la Liberté »), un groupe à but non lucratif qui surveille les conditions dans les prisons du Venezuela, a précisé que des informations préliminaires mais non confirmées indiquaient que les perturbations auraient commencé quand un détenu armé a blessé par balles un officier à la jambe. Peu de temps après, un incendie a éclaté, et les flammes se sont diffusées rapidement au fur et à mesure que l'incendie s'est propagé aux matelas dans les cellules. Les secouristes ont apparemment dû percer un trou à travers un mur pour libérer certains prisonniers toujours présents à l'intérieur. Des photos partagées par le groupe ont montré des prisonniers sortis sur des civières, leurs membres figés dans des positions inconfortables tandis que leur peau se décollait.

Carlos Nieto Palma, un responsable de Window to Freedom, estime que les responsables devraient rendre des comptes pour n'avoir pas su faire face à la détérioration des conditions d'incarcération dans les cellules du commissariat, soulignant que la surpopulation est devenue courante dans tout le pays, car les détenus sont gardés longtemps avant d'être envoyés dans d'autres grandes prisons avant d'être jugés ou libérés. « C'est grave et alarmant », a déclaré M. Nieto Palma. « Ce qui s'est passé aujourd'hui à Carabobo est un signe de cela ». Les affrontements entre prisonniers et gardes ne sont pas rares au Venezuela. Les détenus arrivent fréquemment à obtenir des armes et de la drogue avec l'aide de gardes corrompus et des groupes lourdement armés contrôlent les fiefs des blocs cellulaires.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
Partagez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :