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La Chine élabore un calendrier pour éliminer les véhicules à combustibles fossiles

Xinhua | 13.09.2017 08h22

Alors que le combat contre la pollution bat son plein, la Chine a signalé son intention de se joindre aux pays comme le Royaume-Uni et la France avec un plan visant à interdire la fabrication et les ventes d'automobiles à combustibles traditionnels.

Lors d'un forum automobile organisé ce week-end, Xin Guobin, vice-ministre de l'Industrie et des Technologies de l'information a révélé que le pays avait commencé à étudier un calendrier pour éliminer progressivement la production et les ventes de voitures à combustibles fossiles.

Sans livrer de détail sur ce calendrier, M. Xin a annoncé que "les mesures provoqueraient certainement des changements profonds dans le développement du secteur".

Cette déclaration fait suite à des décisions similaires prises par plusieurs pays pour mettre fin à l'ère des véhicules à essence dans le but de réduire les émissions et la pollution.

En juillet, le ministre français de l'Ecologie, Nicolas Hulot, a déclaré que la France mettrait fin aux ventes de véhicules diesel et à essence d'ici 2040, une décision faisant partie du plan du pays pour atteindre ses objectifs dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat.

Le même mois, le gouvernement britannique a approuvé un plan similaire, fixant 2040 comme date limite pour les ventes de nouvelles voitures à combustibles fossiles.

Selon les analystes, bien qu'il ne fasse guère de doute que les véhicules à énergies nouvelles supplanteront les véhicules traditionnels, la durée de la transition reste incertaine et dépendra beaucoup des améliorations en termes d'infrastructures et de technologies, ainsi que de la vitesse d'adaptation des constructeurs automobiles.

En Chine, le plus grand marché automobile mondial, le gouvernement est un fervent partisan des véhicules à énergies nouvelles, les considérant comme un moyen d'alléger la pression pesant sur l'environnement.

Une série de mesures, dont des exemptions fiscales, des réductions sur les achats de véhicules et l'ordre aux organisations gouvernementales d'acheter plus de voitures à énergies nouvelles, ont été mises en place afin d'encourager l'utilisation de ces véhicules.

L'année dernière, la Chine a vendu 507.000 véhicules à énergies nouvelles, en hausse de 53% en glissement annuel. Les ventes de véhicules purement électriques ont progressé de 65,1% sur un an pour atteindre 409.000, représentant 80% des ventes de voitures à énergies nouvelles.

D'après une ligne directrice publiée plus tôt par le Conseil des Affaires d'Etat, la Chine projette de construire plus de 12.000 nouvelles stations de recharge d'ici 2020 pour répondre aux demandes de plus de cinq millions de véhicules à énergies nouvelles.

Selon l'analyste Zhong Shi, la Chine pourrait adopter une date limite antérieure à 2040, car il serait plus facile pour ce pays de réaliser la transition, étant donné son histoire relativement courte en matière d'adoption de l'automobile.

D'après une feuille de route tracée par la Société des ingénieurs automobiles de Chine, relevant du ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information, la part des ventes de véhicules à énergies nouvelles devrait dépasser 40% des ventes totales d'ici 2030.

Qiu Kaijun, observateur de ce secteur, a une opinion différente, estimant qu'il faudra plus de temps à la Chine pour opérer ce changement, compte tenu de son marché massif.

La Chine pourrait adopter un calendrier différencié. Les grandes villes telles que Beijing et Shanghai fixeraient ainsi un objectif antérieur à 2030, et les régions moins développées disposeraient de plus de temps, affirme-t-il.

A la lumière de l'évolution récente de la situation dans le monde, ce n'est qu'une question de temps avant que les voitures à carburants traditionnels soient reléguées à l'histoire, affirme M. Qiu.

Les principaux acteurs industriels, qui sont les plus sensibles aux tendances du marché,ont été prompts à réagir.

Le constructeur automobile Volvo a déclaré en juillet que tous ses modèles seraient dotés d'un moteur électrique dès 2019. De nombreux autres constructeurs, dont GM, Volkswagen, Ford et Daimler, projettent d'accélérer la production de véhicules à énergies nouvelles.

La Chine occupe actuellement une position de leader dans le développement des véhicules à énergies nouvelles. Les constructeurs chinois comme BYD, BAIC et Geely se sont classés parmi les premiers dans le monde en termes de ventes de voitures électriques en 2016, selon l'Association des voitures de Chine.

La coopération internationale sur la production de véhicules à énergies nouvelles s'intensifie.

La Chine s'est engagée à réduire de 60% à 65% ses émissions de carbone par unité de PIB d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005 et à élever à environ 20% la part des énergies non fossiles dans sa consommation énergétique totale.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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