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Attirer les meilleurs professionnels reste encore un problème pour la Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 12.09.2017 14h55

Selon un récent rapport, entre les professionnels haut de gamme locaux qui partent et l'insuffisance de personnel étranger expérimenté, la Chine est en retard sur le reste du monde quand il s'agit d'attirer une main-d'œuvre internationale, et elle doit agir de manière urgente pour résoudre ce problème.

Shanghai est la région la plus compétitive de Chine pour attirer des employés internationaux de haut niveau. La municipalité, cependant, n'obtient que 3,9 points dans un système d'évaluation en six parties, où figurent notamment l'échelle et la structure pour les professionnels internationaux, les politiques destinées à en attirer davantage et la qualité de vie qu'ils attendent.

La note totale pour chacun des six sous-index est de 1. D'après le rapport intitulé « Livre bleu sur les talents régionaux », publié lundi par le Centre pour la Chine et la mondialisation, un groupe de réflexion indépendant de Beijing et l'Institut d'études sur le développement de l'Université des finances et d'économie du Sud-ouest de Chengdu, capitale de la Province du Sichuan, c'est ce qui a permis à Shanghai de passer le « test ».

Il n'en reste pas moins que, a encore précisé le rapport, citant diverses sources provenant des Nations Unies, la proportion d'employés internationaux en Chine est bien inférieure à la moyenne internationale. Ainsi, en 2015, seulement 0,06% de la population du pays était étrangère, alors que la proportion mondiale moyenne était de 3,3%.

Dans le même temps, la Chine est également préoccupée par le départ de ses propres talents. Au moins 35 millions de personnes originaires de la partie continentale de la Chine travaillent ainsi à l'étranger.

« Bien que certains émigrants chinois soient des professionnels techniques, la plupart sont bien formés et possèdent des baccalauréats ou même des diplômes supérieurs en génie ou en sciences et en technologie. Il est très possible qu'ils s'installent dans les pays développés », a souligné le rapport.

Il est aussi à noter que les employés internationaux sont répartis inégalement dans tout le pays. Shanghai obtient la note la plus élevée en termes de proportion de professionnels internationaux.

« Il y a eu une bonne planification de haut niveau pour faire venir des talents internationaux. Cependant, il manque encore une autorité administrative clé qui supervise le travail et le soutien juridique nécessaire pour cela », a encore souligné le rapport, ajoutant qu'un organisme gouvernemental spécial devrait être mis en place afin d'aider à gérer l'introduction d'employés étrangers en Chine.

Tout en proposant des politiques d'immigration et de travail plus souples pour attirer le personnel étranger, le rapport suggère également d'accorder des cartes vertes aux Chinois qui sont devenus citoyens d'autres pays, en les encourageant à revenir pour servir leur pays.

« La Chine a favorisé l'introduction de talents internationaux depuis la réforme et l'ouverture. Cependant, il y a eu peu de progrès au cours des années qui ont suivi. La principale raison en est que la politique d'immigration de la Chine et l'administration des entrées et sorties étaient assez strictes dans le passé », a déclaré Li Qing, chercheur au Centre pour la Chine et la mondialisation et l'un des auteurs du rapport.

M. Li estime que les zones développées et sous-développées en Chine devraient recourir à différentes stratégies pour attirer des professionnels de talent. Les métropoles de l'Est du pays devraient quant à elles créer des milieux de travail et de vie plus favorables et adaptés pour attirer les employés étrangers, a-t-il ajouté.

De même, a-t-il dit, au lieu de recruter les meilleurs employés dans divers secteurs, les régions sous-développées devraient plutôt se concentrer davantage sur ceux qui peuvent apporter une aide aux industries piliers locales.

A l'heure où la Chine s'engage dans l'initiative « Une Ceinture, une Route », les professionnels internationaux sont de plus en plus importants.

« Alors que la Chine dirige cette initiative, nous ne pourrons pas bien faire le travail sans l'aide d'employés internationaux », a de son côté déclaré Wang Huiyao, président du Centre pour la Chine et la mondialisation.

Xie Shouguang, directrice de la maison d'édition Social Sciences Academic Press, pense quant à lui que la Chine devrait accorder plus d'importance à la recherche sur les politiques ainsi qu'à attirer l'attention du personnel international. « La recherche sur des sujets liés aux professionnels étrangers de haut niveau est faible en Chine », a-t-il souligné.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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