Dernière mise à jour à 09h09 le 05/11

Page d'accueil>>Société

Au Musée de l'Ermitage, les chats tiennent compagnie aux chefs d'œuvre

le Quotidien du Peuple en ligne | 05.11.2015 09h04

« Il y a des chats à l'Ermitage depuis l'époque d'Elisabeth Petrovna », dit Maria Halttunen, adjointe au directeur du musée, et chargée des relations publiques pour les célèbres félins. « Sauf pendant la période de 900 jours du siège de Leningrad, où les gens mouraient de faim. A ce moment-là bien sûr, les chats n'ont pas survécu ». Muffla, un matou joufflu, cligne du regard puis regarde ailleurs. Tout cela se passe dans les bureaux du directeur, débordants de livres et décorés de tapisseries des Gobelins, où l'on accède par une petite porte dans un labyrinthe de couloirs de béton, de salles de magasin, d'aires de service, de cours et de tunnels qui relient le Palais d'Hiver avec les quatre autres bâtiments qui composent le vaste Musée de l'Ermitage.

Ici, c'est le domaine des chats et des dames chargées de prendre soin d'eux ; une zone normalement invisible du grand public -qui est en train de former une file d'attente ordonnée à l'entrée du musée sur la place du Palais- sauf lors de la Journée annuelle des Chats de l'Hermitage, une fête mobile établie en 2009. Il y a quelques semaines, la journée a été marquée par l'ouverture d'une petite exposition d'œuvres de Théophile-Alexandre Steilen, un peintre connu pour son amour des animaux, et un concours de dessin de chats pour les enfants, entre autres choses.

La tradition des chats à la Cour remonte à un décret 1745 de l'impératrice Elisabeth, la fille de Pierre le Grand, fondateur de Saint-Pétersbourg. Dans une tentative de débarrasser son palais des rats, elle avait donné l'ordre « de trouver à Kazan ... les meilleurs et plus grands chats capables d'attraper des souris, et de les envoyer à ... la Cour de Sa Majesté Impériale, de concert avec quelqu'un pour les soigner et les nourrir, et de les envoyer par panier et avec suffisamment de nourriture, immédiatement ». Les chats devaient être des mâles, et « traités ».

Aujourd'hui, 74 chats, des deux sexes (castrés), errent dans le ventre du musée, et trois volontaires, sous la juridiction du chef de la sécurité Tatiana Danilova, passent six heures par jour dans les souterrains, s'occupant de leurs besoins. Il y a des cuisines pour la préparation de leur nourriture (« ils ont tous des préférences »), et même un petit hôpital. « Les chats figurent sur le compte de l'Ermitage, et gagnent de l'argent grâce à des dons », explique Maria. « Pro Animale, un organisme de bienfaisance des animaux, nous donne 400 Euros par mois pour la nourriture et les médicaments. Royal Canin les parraine aussi, et on nous donne des sacs de litière -bien que certains chats préfèrent utiliser les installations à l'extérieur, mais le personnel du musée fait aussi des dons pour leur entretien. Ils sont très populaires... ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Yin GAO)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :