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La fièvre boursière

( Source: La Chine au présent )

07.07.2015 10h37

La bourse chinoise s'emballe et les chiffres passent dans le rouge (en Chine, les indices qui grimpent apparaissent en rouge, à l'inverse des autres bourses dans le monde).

Comme d'autres pays avant elle, la Chine découvre la spéculation boursière privée. Quand l'engouement pour l'épargne financière rencontre la volonté du gouvernement de privatiser en partie les grands conglomérats d'État…

CHRISTOPHE TRONTIN, membre de la rédaction

«Chaogu » (investir ou spéculer en bourse) est un mot qu'on entend de plus en plus souvent dans ces conversations que l'on épie involontairement dans la rue… On voit des gens partager, sur le ton de la confidence, leurs dernières découvertes en matière boursière et des conseils d'initié, ou alors se disputer sur les chances de telle ou telle privatisation à venir... Dans le métro, des gens ouvrent leur application de suivi des cours en temps réel, analysent d'un œil sérieux les courbes, histogrammes et indices multicolores qui clignotent sur leur écran.

J'ai rencontré M. Wang dans la librairie de Wangfujing, où il arpentait les rayons de livres en anglais… « Je suis retraité, mais j'ai travaillé plusieurs années à New York dans l'informatique, m'explique-t-il dans un anglais plus que convenable. Maintenant j'entretiens mon anglais en recherchant la compagnie de personnes anglophones. » Je n'ai même pas le temps de lui demander quelles sont ses activités qu'il se rengorge déjà : « maintenant que je suis retraité, mon passe-temps est de faire fructifier mon capital en bourse ». Intrigué, je lui demande des détails : « J'ai gagné plus d'un million de yuans en trois semaines », m'annonce-t-il, triomphant.

M. Wang profite de son temps libre pour compulser les différents magazines et les sites Internet spécialisés, qui distribuent généreusement analyses financières, trucs et astuces, tests comparatifs et autres informations aux boursicoteurs en herbe ou expérimentés.

Par curiosité, je me suis renseigné auprès de mes amis… pour découvrir que tous ou presque « jouent en bourse » ! Les statistiques sont éloquentes : d'après China Daily, depuis le mois d'avril, ce sont 4 à 5 millions de personnes nouvelles qui se mettent à boursicoter chaque mois. Un afflux d'épargne qui gonfle les cours et qui nourrit l'enthousiasme contagieux des épargnants ! À ce casino, il est presque impossible de perdre ! Enfin pour l'instant : bien sûr, lorsque le nombre et le volume des échanges se stabiliseront, les cours feront de même, et les certitudes de certains « investisseurs » risquent d'en prendre un coup. Comme certains articles spécialisés le soulignent, si de nombreux Chinois suivent les conseils de leur banquier qui les orientent vers des placements sans risque, d'autres s'amusent à acheter et vendre à très court terme, modifiant leur position plusieurs fois par jour. Un passe-temps à haut risque et à haut rendement, une façon de mettre un peu de piment dans les épinards.

Sur les places de Shanghai et de Shenzhen, c'est l'euphorie ! Elles viennent de dépasser celles de Londres et de New York en volumes échangés avec respectivement 1,85 et 1,56 trillions de dollars en mai 2015. Le premier facteur de cette poussée de fièvre, c'est évidemment l'engouement des épargnants. Le bas de laine des Chinois est beaucoup plus gonflé, proportionnellement aux revenus, que celui des Occidentaux. Avec la hausse des prix de l'immobilier et le manque de liquidité de ce genre de placement, l'investissement en bourse est devenu de plus en plus attractif. D'après les analystes, ce sont les petits épargnants qui assurent aujourd'hui 80 % des volumes échangés, soit quatre fois plus que dans les pays industrialisés.


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