Des Houthi transportent un blessé après l’attentat de Sanaa. |
Selon des médecins et des témoins, un kamikaze a tué au moins 42 personnes jeudi en se faisant exploser avec une ceinture chargée d'explosifs dans un quartier de la capitale yéménite, où le puissant mouvement musulman chiite Houthi avait prévu d'organiser un rassemblement.
Un témoin de Reuters à Sanaa compté au moins 20 corps immédiatement après l'attaque d'un poste de contrôle tenu par les Houthi, principaux détenteurs du pouvoir dans le pays depuis que leurs forces paramilitaires ont pris la capitale le 21 septembre après des semaines de manifestations anti-gouvernementales. D’après des sources médicales, le nombre de morts a augmenté à au moins 42, dont plusieurs enfants, et il devrait encore grimper, du fait d’un grand nombre de personnes blessées dans un état grave ou critique.
Dans un incident séparé, au moins 20 soldats gouvernementaux ont été tués jeudi dans un attentat à la voiture piégée et dans une attaque à l'arme dans l'est du pays. Les attaques ont eu lieu quelques heures après qu’une confrontation politique entre les Houthi et le président Abd-Rabbu Mansour Hadi ait conduit à la démission du Premier ministre Ahmed Awad bin Mubarak, dont la nomination intervenue mardi avait provoqué la colère des dirigeants Houthi.
Personne n'a revendiqué la responsabilité de ces attaques, mais les incidents semblent refléter les attentats précédents perpétrés par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), qui a ciblé les institutions de l'Etat, y compris les forces armées, et qui considère les membres de la minorité zaydite secte de l'islam chiite comme des hérétiques. Les pays occidentaux et arabes du Golfe craignent que l'instabilité au Yémen ne renforce Al-Qaïda et ont apporté leur soutien à une transition politique soutenue par l'ONU depuis 2012, et dirigée par Hadi pour guider le pays vers la stabilité après des décennies d'autocratie.