Dernière mise à jour à 10h45 le 05/03
Emmanuel Macron a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle dans une "lettre aux Français", publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. "Je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat de président de la République (...) Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière", a déclaré M. Macron dans sa lettre.
Le président sortant se lance ainsi dans la campagne et rejoint, à quelques semaines du premier tour de la présidentielle prévu le 10 avril prochain, la longue liste des candidats déclarés à cette élection (plus d'une quarantaine de candidats déclarés). M. Macron figure ainsi parmi ces prétendants au fauteuil présidentiel, ayant franchi la barre des 10% des intentions de vote selon les derniers sondages et, déjà obtenu les 500 parrainages nécessaires pour être officiellement candidat.
MACRON VEUT CONVAINCRE PAR SES REALISATIONS
Favori des sondages depuis maintenant plusieurs mois, M. Macron compte convaincre à nouveau les Français par ses réalisations. Il s'agit notamment de la réduction des impôts comme la taxe d'habitation, la baisse de l'impôt sur le revenu et la réduction du chômage. "Grâce aux réformes menées, notre industrie a pour la première fois recréé des emplois et le chômage a atteint son plus bas niveau depuis quinze ans", a-t-il affirmé dans sa lettre.
Il évoque également ses grands projets du futur parmi lesquels figure la relance du nucléaire civil, afin de "sortir la France de la dépendance économique, industrielle et énergétique". Malgré ses réalisations, l'opinion des Français sur le bilan du quinquennat en matière de pouvoir d'achat ne milite pas en faveur du candidat de la République en marche. Selon une enquête Ifop pour le JDD publiée le 20 février, seuls 22% des français ont une vision positive du bilan de M. Macron en matière de pouvoir d'achat, soit 8 points de moins qu'il y a un an.
LA DROITE MET L'ACCENT SUR LA SECURITE
Face à M. Macron, les candidats de droite, d'extrême droite et de gauche, sont très tôt engagés sur le terrain. C'est le cas de la candidate de droite (Les Républicains), Valerie Pécresse. Dans son programme, cette libérale met l'accent sur la sécurité et réitère son intention d'augmenter de 50% le budget de la justice avec comme objectif d'arriver à "l'impunité zéro". La suppression de poste de fonctionnaire et la fin des 35 heures de travail hebdomadaire sont au coeur de son projet politique.
Le défi de Mme Pécresse sera de convaincre certaines figures de son parti qui ne manifestent pas encore de soutien à son égard. C'est par exemple le cas de l'ancien président Nicolas Sarkozy, toujours très influent à droite.
IMMIGRATION, IDENTITE, THEMES FAVORIS DE L'EXTREME DROITE
Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (extrême droite), se présente à nouveau après son échec au second tour de la présidentielle 2017 face à M. Macron.
Interdiction des régularisations d'étrangers en situation irrégulière et leur expulsion "systèmatique", suppression du droit du sol et durcissement des règles de naturalisation, sont les mesures phares de son programme. A ce combat contre l'immigration "irrégulière" s'ajoute celui contre "l'islamisme politique".
Eric Zemmour, ancien éditorialiste qui a franchi le pas en lançant son parti Reconquête (extrême droite) en décembre dernier, aborde les mêmes thèmes (immigration, identité, islam) mais de manière radicale.
Le candidat de droite nationaliste promet d'organiser un référendum, une fois élu, pour "arrêter l'immigration légale et illégale". M. Zemmour a été condamné plusieurs fois pour provocation à la discrimination et à la haine raciale (en 2011, 2018 et 2020).
LA GAUCHE, VICTIME DE SA DIVISION
A gauche, Jean-Luc Mélenchon, député de la France insoumise est candidat pour la troisième fois à l'élection présidentielle. Arrivé en quatrième position avec 19,58% à la présidentielle 2017, M. Mélenchon espère cette fois-ci se hisser au second tour. Le candidat de "l'Union populaire" compte sur les mesures phares de son programme pour atteindre cet objectif. Il s'agit notamment du "blocage immédiat" des prix des produits de première nécessité dont le gaz et l'électricité, en guise de réponse à l'inflation.
M. Mélenchon plaide également en faveur de "travailler moins pour travailler tous" afin d'arriver au plein emploi. Il propose pour cela l'application "stricte" des 35 heures et la majoration des heures supplémentaires. Le candidat de gauche le mieux placé selon les sondages indique aussi dans son programme le passage aux 32 heures (semaine de quatre jours de travail) pour les "métiers pénibles ou de nuit" et l'augmentation du SMIC de 1.269 à 1.400 euros nets par mois.
Son principal obstacle est que la gauche part divisée à cette élection présidentielle, avec plusieurs candidats déclarés. Les écologistes et le Parti communiste français (PCF) qui étaient les premiers soutiens de Jean-Luc Mélenchon en 2017 ont chacun présenté un candidat : Yannick Jadot (EELV) et Fabien Roussel (PCF).
A cela s'ajoutent la candidature du Parti socialiste (PS), portée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, celle issue de la Primaire populaire, incarnée par l'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira etc.
A l'exception de M. Mélenchon, aucun des candidats de gauche n'a encore atteint les 10% des intentions de vote dans les sondages.
Le dernier sondage Elabe pour le journal l'Express et la chaîne BFMTV, publié le 23 février, classe le président sortant Emmanuel Macron en tête avec 24,5% des intentions de vote. Il est suivi de Marine Le pen (RN) avec 18% (+3 points en une semaine). Eric Zemmour occupe la troisième position avec 13,5%, suivi de Valerie Pécresse (LR), 11,5% (-2,5 points) et de Jean-Luc Mélenchon, 11% (+0,5 point). Yannick Jadot est à 5,5%, Fabien Roussel à 4%, Anne Hidalgo et Christiane Taubira obtiennent chacune 2,5% des intentions de vote.
La date de clôture du dépôt des candidatures est fixée au 4 mars, et la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats officiels est prévue le 11 du même mois. Pour être officiellement partant à cette élection, les candidats déclarés doivent, entre autres exigences, obtenir le parrainage d'au moins 500 élus (maires, sénateurs, députés, conseillers).