Dernière mise à jour à 09h47 le 16/10
Au lendemain de l'annonce par le président français Emmanuel Macron de la mise en place d'un couvre-feu à partir de samedi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré jeudi que 12.000 policiers et gendarmes seraient déployés pour le faire respecter.
"Douze mille policiers et gendarmes seront, chaque nuit entre 21h et 6h, spécialement chargés de faire vérifier les interdictions", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre Jean Castex et des ministres de l'Economie, de la Santé et du Travail.
"Une amende de 135 euros, la même amende que pendant le confinement, et si jamais il devait y avoir réitération, c'est-à-dire si, au bout de trois fois, les policiers ou les gendarmes arrivent à confondre une personne qui fraude ou ne respecte pas ces règles d'interdiction, une peine de six mois d'emprisonnement est possible, ainsi que 3.750 euros d'amende", a également précisé M. Darmanin.
M. Castex est revenu sur la situation de l'épidémie en France, décrivant une amplification récente : "Depuis une dizaine de jours, il y a eu une accélération soudaine et spectaculaire à Paris, 46% des lits de réanimation sont occupés par des patients atteints du COVID-19".
Il a rappelé qu'à 21h, "chacun devra être chez soi". "Tous les lieux, commerces ou services publics recevant du public seront fermés. Ces règles doivent bien entendu s'appliquer avec bon sens", a-t-il déclaré.
Les exceptions faites au couvre-feu ont aussi été énumérées. Il sera possible de sortir de chez soi entre 21h et 6h pour des raisons de santé (aller à l'hôpital ou acheter des médicaments dans une pharmacie de garde, par exemple); pour des raisons professionnelles, en cas de travail de nuit ou si les horaires de travail ne permettent pas d'être chez soi à 21h; pour un train ou un avion qui arrive ou part après 21h, billet à l'appui; pour vous rendre auprès d'un proche en situation de dépendance et, enfin, pour sortir son chien à proximité du domicile.
"Les universités et établissements du supérieur appliqueront des règles d'occupation limitant à 50% la présence sur place des étudiants et l'occupation des lieux d'enseignement", a ajouté M. Castex. Toutes les fêtes privées, comme les mariages et les fêtes étudiantes, "sont interdites sur l'ensemble du territoire", a-t-il dit.
Concernant le télétravail, la ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué "qu'il serait désormais demandé aux entreprises, et tout particulièrement à celles qui sont dans les zones où s'applique le couvre-feu, de définir un nombre de jours minimal de télétravail par semaine pour les postes qui le permettent".
"Il y a eu plus de 50.000 interventions de l'Inspection du travail depuis le confinement. Il y a eu uniquement 300 mises en demeure. Cela montre que grâce au protocole très strict, les salariés peuvent aller au travail en toute sécurité", a-t-elle indiqué.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a de son côté annoncé que "toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui sont installées dans les zones de couvre-feu et qui ont perdu 50% de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019 pourront bénéficier d'une aide allant jusqu'à 1.500 euros et cela, pendant toute la durée du couvre-feu".
Pour les secteurs de l'hôtellerie, des cafés, de la restauration, de la culture, de l'événementiel, du sport, ils bénéficieront "de l'aide du Fonds de solidarité qui va jusqu'à 10.000 euros par mois, dès lors qu'elles subissent une perte de d'affaires, non plus de 70%, mais de 50%", a précisé M. Le Maire. Le ministre a également indiqué que les prêts garantis par l'Etat qui étaient disponibles jusqu'au 31 décembre 2020 le seront désormais jusqu'au 30 juin 2021.
Concernant le secteur culturel, Bruno Le Maire a indiqué que des discussions avec la ministre de la Culture Roselyne Bachelot allaient s'ouvrir dès vendredi matin.