Dernière mise à jour à 09h12 le 08/10
Près de quatre jours après l'attaque à la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts, le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu lundi matin une absence d'alerte "au bon niveau, au bon moment".
Il a assuré sur France Inter vouloir instaurer un système permettant à toute alerte de faire "désormais l'objet d'un signalement automatique". "Je pense que la première faille de notre système, c'est qu'il n'y ait pas eu de signalement et surtout que celui-ci ne soit pas automatique", a-t-il dit, reconnaissant que le fonctionnaire auteur de l'attaque, Mickaël Harpon, "est passé à travers les mailles du filet".
Selon les derniers éléments de l'enquête, deux fonctionnaires de la préfecture de police de Paris avaient signalé des propos tenus par Mickaël Harpon à un autre agent de police chargé des signalements de la radicalisation en juillet 2015. Toutefois, les deux agents n'avaient pas souhaité formaliser le signalement.
"De cette alerte-là, ses collègues n'ont pas jugé utile ensuite de considérer qu'il était radicalisé (...) Mais ensuite, on voit bien que les signaux d'alerte qui sont apparus, y compris dans l'enquête judiciaire depuis vendredi, auraient dû être suffisants pour déclencher un examen en profondeur", a souligné M. Castaner.
Concernant l'avancée de l'enquête, le ministre a indiqué que "pour le moment, rien n'indique qu'il s'agit d'un système organisé", tandis que le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi des investigations. Il a également affirmé qu'une "vingtaine" de policiers avaient été écartés depuis 2016 et "depuis le fait que nous avons fait adopter une loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme".