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Bangladesh : des incidents violents éclatent à l'annonce de la condamnation de l'ex-PM Zia

Xinhua | 09.02.2018 09h22

De violents incidents ont éclaté jeudi un peu partout au Bangladesh après que l'ancienne Première ministre Khaleda Zia a été reconnue coupable de corruption et condamnée à cinq ans de prison.

Des actes de vandalisme, des explosions de bombes et l'arrestation de dizaines de membres de l'opposition ont été observés à Dacca, la capitale, et ailleurs dans le pays depuis la matinée. Plusieurs véhicules ont été détruits ou incendiés dans la capitale.

Jeudi après-midi, dans un contexte sécuritaire renforcé, le juge Mohamad Akhtaruzzaman de la Cour spéciale No5 de Dacca a rendu un verdict de 632 pages contre la femme politique de 72 ans, qui dirige le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP, opposition).

Elle a été condamnée pour avoir transféré sur son compte personnel 21 millions de takas (252.203 dollars) d'un fonds pour un orphelinat qu'elle avait créé.

Juste après le verdict, Mme Zia a été conduite dans une prison de la capitale.

Dans cette affaire très politique jugée avant les prochaines élections législatives prévues début 2019, la cour a également condamné cinq autres individus, dont le fils de Mme Zia, Tarique Rahman, à une peine de 10 ans de prison ainsi qu'au versement d'une amende de 21 millions de takas chacun.

Le juge qui a condamné Mme Zia à cinq ans d'emprisonnement a précisé que sa peine avait été réduite en raison de "son état de santé et de son statut social".

Le verdict a provoqué la colère de nombreux membres du BNP, dont certains se sont mis à pleurer dans la salle d'audience. De nombreux actes de violences et des affrontements entre partisans du BNP et forces de l'ordre ont été observés dans tout le pays.

Le secrétaire général du BNP, Mirza Fakhrul Islam Alamgir, a affirmé que le principal objectif du verdict était de maintenir Mme Zia loin des prochaines élections.

Le ministre de la Justice, Anisul Huq, a déclaré aux journalistes que Mme Zia pouvait faire appel de ce jugement auprès de la Cour Suprême.

Avant son jugement, Mme Zia avait de nouveau plaidé non coupable mercredi des accusations portées contre elle. D'après elle, c'est une vendetta politique qui est à l'origine de ce procès contre son fils et elle.

En 35 ans de carrière, Mme Zia est allée en prison à plusieurs reprises, mais jamais à la suite d'une condamnation.

Mme Zia a été nommée vice-présidence du BNP en 1981 après l'assassinat de son mari et ancien président, Ziaur Rahman. Elle est devenue présidente du parti en 1984, position qu'elle occupe toujours aujourd'hui.

Des milliers de sympathisants sont descendus dans les rues de la capitale avant que le jugement ne soit rendu jeudi. La police a imposé une interdiction de toute réunion, défilé et rassemblement dans la capitale depuis dimanche soir et ce jusqu'à une durée indéterminée. L'opposition considère cette mesure comme une tentative pour faire taire les voix dissidentes.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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