Dernière mise à jour à 08h59 le 09/02
Les Bermudes, un territoire britannique des Caraïbes, sont devenues le premier pays à légaliser, puis à abroger le mariage homosexuel, dans ce que les critiques ont appelé un recul sans précédent des droits civils dans ce territoire insulaire de la Couronne. Le gouverneur des Bermudes a promulgué un projet de loi qui annule le droit des couples homosexuels à se marier, en dépit d'une décision de la Cour suprême l'année dernière autorisant ce type d'union.
Selon Walton Brown, ministre des Affaires intérieures, le texte signé par le gouverneur John Rankin permettra d'établir un équilibre entre l'opposition au mariage homosexuel sur cette île socialement conservatrice tout en se conformant aux décisions des tribunaux européens qui garantissent la reconnaissance et la protection des couples de même sexe sur le territoire. Le Sénat et la Chambre d'assemblée des Bermudes ont largement adopté la loi en décembre tandis qu'une majorité d'électeurs se sont opposés au mariage homosexuel lors d'un référendum.
« La loi vise à établir un juste équilibre entre deux groupes actuellement inconciliables aux Bermudes, en réaffirmant que le mariage doit être entre un homme et une femme tout en reconnaissant et en protégeant les droits des couples de même sexe », a souligné M. Brown, dont le parti PLP au pouvoir a proposé l'abrogation. Les groupes de défense des droits des personnes LGBT estiment quant à eux que les partenariats domestiques qui remplacent désormais le mariage pour tous constituaient un statut de seconde classe et qu'il était sans précédent pour une juridiction d'enlever le droit légal au mariage après qu'il ait été accordé.
La demi-douzaine de mariages homosexuels qui ont eu lieu aux Bermudes entre la décision de la Cour suprême en mai 2017 et l'abrogation continueront néanmoins d'être reconnus en vertu de la nouvelle loi. Cependant, les couples de même sexe n'auront désormais l'option que d'un partenariat domestique enregistré. M. Brown a dit que ces couples auraient des droits « équivalents » aux couples hétérosexuels mariés, y compris le droit de prendre des décisions médicales au nom de leur partenaire.