Dernière mise à jour à 14h10 le 07/09
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a comparé mercredi au "nazisme" les propos de figures politiques allemandes à l'égard de son pays, après que les candidats à la chancellerie allemande ont déclaré souhaiter mettre fin aux négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE, ont rapporté les médias turcs.
"Je ne dis pas que vous ête nazis ou fascistes. J'explique l'incident [...]. Cet incident est du nazisme. C'est du fascisme", a répliqué M. Erdogan aux propos tenus par la chancelière allemande Angela Merkel et son rival social-démocrate Martin Schulz, lors d'un débat télévisé tenu en amont des élections du 24 septembre.
Lors du débat, Mme Merkel a déclaré qu'il était "clair que la Turquie ne devrait pas devenir un membre de l'Union européenne". Elle a indiqué mardi au parlement qu'elle discuterait avec ses partenaires de l'UE "de la suspension ou de la rupture" des négociations d'adhésion du pays à l'Union lors du prochain sommet des 27, qui se tiendra en octobre.
M. Erdogan a souligné "l'hypocrisie et l'immoralité politique" de la position de l'UE sur l'adhésion d'Ankara et appelé l'Union à prendre "immédiatement" une décision claire à ce sujet.
Les relations entre Ankara et Berlin se sont tendues depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016 et la répression qui a suivi, au cours de laquelle plus de 50.000 personnes, dont des citoyens allemands, ont été arrêtées.
Ce n'est pas la première fois que le président turc emploie le terme de "nazisme". Lors d'une campagne pour un référendum tenu en avril en vue de renforcer son pouvoir, il avait accusé Berlin de recourir à des "pratiques nazies" après l'annulation de rassemblements de mobilisation des électeurs turcs d'Allemagne.