Dernière mise à jour à 09h25 le 09/08
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit mardi profondément préoccupé par la détérioration des conditions au centre de rétention sur l'île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au lendemain de la mort d'un jeune réfugié iranien retrouvé pendu à un arbre.
Profondément attristé par cette "mort tragique", le HCR a souligné la situation précaire pour les personnes vulnérables sur l'île de Manus, alors que le centre de rétention doit fermer en octobre 2017 suite à une décision de la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Nations Unies ont été informées que les migrants devront se réinstaller ailleurs en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou rentrer dans leurs pays d'origine.
Dans un communiqué, le HCR estime que la fermeture prochaine du centre de rétention ainsi que le retrait annoncé des services de soins médicaux, de sécurité et de soutien aux personnes victimes de traumatismes et de tortures, exacerbent une situation très stressante pour les 773 personnes en "rétention offshore" sur l'île de Manus.
"L'annonce de la fermeture du centre, en l'absence de solutions de rechange appropriées, cause une détresse aiguë chez les réfugiés et les demandeurs d'asile", a alerté le bureau du HCR à Canberra. "Beaucoup craignent pour leur sécurité en dehors du centre, en particulier à la suite de plusieurs incidents violents ces dernières années".
Pour éviter de nouvelles tragédies et une escalade de la crise, le HCR estime que la fermeture prévue du centre de l'île Manus ne doit avoir lieu qu'à la condition que les services vitaux continuent d'être assurés conformément aux obligations actuelles de l'Australie envers les réfugiés et les demandeurs d'asile.
Le HCR a de nouveau appelé l'Australie à trouver d'urgence des solutions viables et humaines en dehors de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Nauru pour les réfugiés et migrants toujours soumis aux procédures offshore décidées par Canberra.
Selon le HCR, environ 2.500 réfugiés et demandeurs d'asile ont été transférés de force par l'Australie vers des centres de "traitement offshore" situés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru depuis 2013. Parmi ces 2.500 personnes, environ 1.100 se trouvent toujours à Nauru et 900 autres en Papouasie-Nouvelle-Guinée.