Dernière mise à jour à 08h57 le 09/08
Le président sud-africain Jacob Zuma a surmonté mardi une motion de défiance à bulletin secret.
Le député Baleka Mbete a annoncé que la motion avait été rejetée par 198 voix, tandis que 177 députés l'ont soutenue et que neuf autres se sont abstenus.
Un tonnerre d'applaudissements des députés du Congrès national africain (ANC) a salué l'annonce de ces résultats.
Les députés d'opposition ont quitté la chambre, l'air abattu.
Le dirigeant de l'Alliance démocratique, Mmusi Maimane, a fait vœu de poursuivre la lutte pour chasser M. Zuma du pouvoir.
Des centaines de manifestants anti-Zuma se sont rassemblés devant le Parlement, attendant avec anxiété les résultats, puis exprimant leur déception devant le résultat.
En revanche, une foule de partisans de l'ANC attendait devant le Parlement, exultant à l'annonce des résultats.
"C'est une victoire non seulement pour M. Zuma mais aussi pour l'ANC et pour le pays", a déclaré à Xinhua, Swowan Laura, enseignante au collège.
M. Zuma a surmonté huit motions de défiance au cours des sept années écoulées. Toutefois, c'est la première fois qu'une motion de défiance était votée à bulletin secret.
Les partis d'opposition réclamaient un bulletin secret afin que les députés de l'ANC ne soient pas contraints de voter.
Après le feu vert de M. Mbete à un bulletin secret lundi, l'ANC a affirmé sa totale confiance dans la loyauté des députés de l'ANC et dans leur vote contre la motion de défiance.
"Nous ne doutons pas, et n'avons jamais douté, de leur loyauté et de leur discipline par rapport aux décisions du mouvement", a dit l'ANC.
L'issue du vote de ce mardi a de nouveau montré l'unité de l'ANC et la loyauté des députés de l'ANC envers leur organisation, a déclaré un député de l'ANC sous le couvert de l'anonymat.
Il a également estimé qu'en rejetant cette motion, l'Afrique du Sud avait évité de sombrer dans l'anarchie.
Selon la Constitution, si M. Zuma est chassé du pouvoir, tout le gouvernement doit démissionner, et si les députés ne parviennent pas à tomber d'accord sur un successeur au président dans les 30 jours, des élections générales doivent être organisées dans les 90 jours.
L'ANC a mis en garde que les députés qui soutiendraient la motion de défiance contre M. Zuma risquaient des sanctions disciplinaires du parti, soutenant que le retrait du pouvoir de M. Zuma serait contraire à l'intérêt supérieur du pays.
À l'issue du vote, l'ANC a félicité le Parlement pour son engagement solide à l'Assemblée nationale qui s'est traduit par une "défaite éclatante" de la motion de défiance envers M. Zuma et le gouvernement.
L'ANC considère comme essentiel que non seulement les députés élus, mais aussi tous les Sud-Africains, soient capables de discuter des questions les plus critiques sur l'avenir du pays sans crainte ni favoritisme, a déclaré le porte-parole de l'ANC, Zizi Kodwa.
"Le plus grand vainqueur des événements d'aujourd'hui est notre ordre constitutionnel. Il a une fois de plus réaffirmé la position de l'ANC à la tête de la société car les députés du pays sont capables d'exercer cette disposition constitutionnelle décisive qui vise à protéger notre démocratie", selon M. Kodwa.