Dernière mise à jour à 14h54 le 11/07
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et l'organisation non-gouvernementale International Rescue Committee (IRC) ont présenté lundi une feuille de route visant à améliorer la situation des jeunes réfugiés et migrants qui arrivent ou vivent en Europe sans parents ou adultes responsables.
La feuille de route insiste sur la nécessité d'identifier ces jeunes, de les enregistrer via des procédures adaptées à l'enfant et de bâtir au plus vite une relation de confiance avec eux. Leur attribuer un tuteur dûment formé qui en assume immédiatement la charge, faire intervenir des médiateurs culturels et mobiliser les membres des communautés d'accueil sont autant de mesures essentielles qui peuvent contribuer à établir une relation de confiance et à protéger les enfants des passeurs, des trafiquants ou des pressions familiales.
Le document, cité par l'ONU dans un communiqué publié lundi, formule des recommandations résultant d'un vaste processus consultatif dirigé par les trois organisations, avec la participation d'une centaine de professionnels, notamment des tuteurs, des psychologues, des travailleurs sociaux, des juristes, des autorités compétentes de plusieurs Etats européens, de l'Union européenne et d'enfants réfugiés et migrants sur l'ensemble du continent.
Malgré l'existence d'un solide cadre juridique pour la protection de l'enfance dans de nombreux pays, la complexité, le coût et la lenteur des procédures administratives ont trop souvent pour conséquence d'ignorer l'intérêt supérieur des enfants non accompagnés et séparés, avec de graves répercussions sur leur bien-être et leur avenir à la clef.
Des processus efficaces et harmonisés permettraient aux jeunes de comprendre les procédures en vigueur et d'accéder à la protection et à des solutions respectueuses de leur intérêt supérieur, comme le souligne la feuille de route.
"Nombre de ces enfants ont été victimes de terribles violences, d'abus sexuel, de trafic d'êtres humains et de pressions émotionnelles et psychologiques, non seulement au cours de leur périple mais aussi en Europe. Ils méritent une meilleure protection et prise en charge de l'Europe. Toutes les mesures et décisions doivent viser l'intérêt supérieur de l'enfant. Nous pouvons tous œuvrer en ce sens et la feuille de route nous indique la voie à suivre", a déclaré Diane Goodman, cheffe adjointe du Bureau du HCR pour l'Europe.
"Les enfants réfugiés et migrants venus seuls en Europe ont eu un parcours marqué de bout en bout par le danger, les obstacles bureaucratiques et l'incertitude, même une fois arrivés à destination", a précisé David McLoughlin, Directeur adjoint de l'UNICEF pour l'Europe et l'Asie centrale. "Cette feuille de route trace la voie à suivre pour que ces enfants puissent recevoir le même degré de soins, de confiance et de protection que les enfants ressortissants du pays".
La situation des enfants réfugiés et migrants non accompagnés et séparés de leur famille s'est aggravée depuis l'augmentation du nombre d'arrivées en Europe en 2015, avec un recours croissant à la détention et à la prise en charge institutionnelle massive, des possibilités limitées de regroupement familial et des préoccupations croissantes face aux expulsions.