Dernière mise à jour à 08h18 le 02/06
Le parti Minjoo au pouvoir en Corée du Sud envisage de procéder à une enquête parlementaire à propos de la livraison non autorisée de quatre lance-missiles mobiles du bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) et dont le président Moon Jae-in n'a pas été informé.
La commission spéciale du parti sur le THAAD a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale que le ministère de la Défense avait omis "à dessein" dans un rapport l'arrivée d'éléments supplémentaires du THAAD au président Moon.
Elle a qualifié cette omission de véritable acte de "mutinerie'' qui a ''affaibli la discipline de l'Etat'', annonçant son intention de déclencher une enquête parlementaire.
Le président Moon, qui est entrée en fonctions le 10 mai, a ordonné mardi une enquête approfondie sur cette livraison non autorisée.
Selon une enquête de la présidence, des fonctionnaires du ministère de la Défense ont bien inclus dans leur rapport l'arrivée de ces quatre lance-missiles supplémentaires sur une base américaine non identifiée en Corée du Sud, mais cette information a ensuite été omise dans la version finale remise à Chung Eui-yong, chef du Bureau de la sécurité nationale de la Maison Bleue.
M. Moon s'est dit "très choqué", car cette affaire, qui affecte profondément le destin du peuple et du pays, n'a pas été rendue publique. Par ailleurs, cette omission intentionnelle dans le rapport remis à la Maison Bleue intervient avant le sommet entre la Corée du Sud et les Etats-Unis prévu fin juin.
Environ deux semaines avant l'élection présidentielle anticipée du 9 mai dernier, les premiers éléments de THAAD, dont un radar et deux lance-missiles mobiles, étaient arrivés sur leur site de déploiement, un parcours de golf du comté de Seongju, à 250 kilomètres au sud de Séoul.
Le système THAAD comprend six lance-missiles mobiles, 48 intercepteurs, un radar AN/TPY-2 et une unité de contrôle de tir.