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Frappes américaines en Syrie : la Russie condamne et suspend un accord de partage d'informations aériennes

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.04.2017 09h33

L'armée américaine a lancé jeudi 59 missiles de croisière sur un aérodrome militaire syrien, dans ce qui a constitué la première attaque américaine directe contre le gouvernement du président Bachar al-Assad depuis le début de la guerre civile dans ce pays il y a six ans. L'opération, à laquelle l'administration Trump a donné le feu vert en réponse à une attaque chimique qui a tué des dizaines de civils cette semaine, élargit considérablement l'engagement militaire américain en Syrie et expose les États-Unis à un risque accru de confrontation directe avec la Russie et l'Iran, qui soutiennent tous deux le Président syrien dans sa tentative pour écraser son opposition. La Syrie et la Russie ont rapidement dénoncé l'attaque, mais les Etats-Unis ont reçu le soutien de pays importants de la région, comme la Turquie et l'Arabie saoudite et de nombre de leurs alliés occidentaux traditionnels.

Selon un communiqué de l'armée syrienne, « l'agression » américaine a tué au moins 6 personnes et a aidé indirectement des factions terroristes comme l'État islamique en affaiblissant les forces syriennes. Par ailleurs, l'agence de presse d'Etat syrienne SANA a signalé qu'au moins 9 civils, dont 4 enfants, ont été tués près de la base aérienne, sans que cela ait pu toutefois être vérifié de manière indépendante. À Moscou, la Russie a annoncé qu'elle suspendait un pacte avec Washington pour partager des informations sur les missions de guerre en Syrie, où une coalition dirigée par les États-Unis mène également des raids aériens sur les cibles de l'État islamique. Le Président russe Vladimir Poutine a appelé à une réunion immédiate du Conseil de sécurité des Nations Unies et son porte-parole, Dmitry Peskov, a qualifié les « frappes de missiles américains » de « violations des normes du droit international et sous un prétexte farfelu ».

De son côté, le Président Trump a déclaré queles frappes étaient dans l'« intérêt vital de la sécurité nationale » des États-Unis et a appelé « tous les pays civilisés à se joindre à nous pour tenter de mettre fin aux massacres et au sang en Syrie. Et aussi pour mettre fin au terrorisme de toutes sortes et de tous types ». « Nous demandons la sagesse de Dieu car nous faisons face au défi de notre monde très troublé », a-t-il poursuivi. « Nous prions pour la vie des blessés et pour les âmes de ceux qui sont morts et nous espérons que, tant que l'Amérique défendra la justice, la paix et l'harmonie prévaudront en fin de compte ».

Les missiles ont été lancés à partir de deux destroyers de l'US Navy - l'USS Ross et l'USS Porter - depuis la Méditerranée orientale. Ils ont frappé une base aérienne du nom de Shayrat dans la Province de Homs, qui serait le site à partir duquel des avions auraient mené l'attaque chimique d'Idlib seraient partis. Les objectifs incluaient les défenses aériennes, les avions, les hangars et les dépôts de carburant. L'armée américaine a déclaré que les indications initiales étaient que les frappes avaient « gravement endommagé ou détruit des avions syriens et des infrastructures de soutien ». De son côté, et selon l'Associated Press, la télévision d'Etat syrienne a annoncé qu'une attaque de missiles américains a frappé un certain nombre de cibles militaires à l'intérieur du pays, appelant l'attaque « une agression ».

Les responsables américains ont également déclaré que les Russes, qui maintiennent des forces importantes en Syrie, ont été préalablement avertis des frappes. Il y a une zone militaire russe sur la base qui a été touchée, mais les États-Unis ont pris des précautions pour ne pas atteindre cette zone, selon le capitaine de la marine Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. En comparaison, le début de la guerre en Irak en 2003 avait vu l'utilisation d'environ 500 missiles de croisière et 47 ont été tirés lors de l'ouverture de la campagne contre l'Etat islamique en Syrie en 2014. La décision de frapper suit 48 heures de discussions intenses entre des responsables américains et représente une rupture importante avec la réticence de l'administration précédente à se lancer militairement dans la guerre civile syrienne et à mettre l'accent sur la campagne contre l'État islamique.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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