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Le chef des droits de l'Homme prévient que l'année 2017 sera cruciale dans un contexte de terrorisme et de populisme

Xinhua | 10.03.2017 08h21

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a estimé mercredi que 2017 serait une année importante et déterminante dans un contexte où le monde est confronté au terrorisme et à la montée du populisme, selon un communiqué publié mercredi par l'ONU.

"Est-ce que les attaques violentes des groupes terroristes vont conduire les gouvernements à s'enfoncer dans le tout sécuritaire au détriment des droits de l'Homme ? Est-ce que des leaders populistes vont continuer à engranger le salaire de la peur et de la désillusion ? Parviendront-ils, avec d'autres responsables à tendance autoritaire, à faire s'effondrer les institutions régionales et internationales ? Allons-nous tous nous élever ensemble ou allons-nous tous tomber ensemble", s'est interrogé M. Zeid, lors de la présentation de son rapport annuel devant le Conseil des droits de l'Homme réuni à Genève.

Outre cette mise en garde, le Haut-Commissaire a fait le point sur l'évolution des droits de l'Homme dans de nombreux pays à travers le monde.

Il a ainsi évoqué le sort des populations Rohingyas du Myanmar. Selon lui, les abus auxquels ils sont soumis pourraient constituer des crimes contre l'humanité relevant de la Cour pénale internationale (CPI). M. Zeid a demandé au Conseil des droits de l'Homme d'examiner la situation en créant au moins une commission d'enquête.

Après avoir félicité le gouvernement de la République démocratique du Congo pour sa réaction rapide après les signalements de violations des droits de l'Homme par des soldats dans deux provinces, M. Zeid a également exhorté le Conseil à mettre en place une commission d'enquête.

S'agissant du Burundi, M. Zeid s'est dit très inquiet de voir que tout espace démocratique a virtuellement disparu. Des abus des forces de sécurité continuent d'être enregistrés, dont des disparitions, des cas de torture et des arrestations arbitraires. Le Burundi a suspendu sa coopération avec le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme (HCDH), a déploré le Haut-Commissaire.

M. Zeid s'est dit également inquiet de la détérioration de la situation des droits de l'Homme au nord et au centre du Mali, où des groupes extrémistes continuent leur brutale oppression, conduisant des milliers de personnes à fuir la région. Les attaques contre les convois humanitaires et les responsables des organisations internationales sont également préoccupantes.

Le Haut-Commissaire a déploré les violences et destructions au Soudan du Sud, où la famine menace. Les groupes armés et l'armée se sont livrés à des atrocités, notamment des massacres, des viols et violences sexuelles. Le Haut-Commissaire est préoccupé par les arrestations arbitraires et par l'absence d'accès accordé à la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).

Sur une note plus positive, M. Zeid s'est félicité du soutien apporté par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à la Gambie après le résultat de l'élection présidentielle de décembre 2016, alors que tant de responsables semblent déterminés à se maintenir au pouvoir à tout prix. Le nouveau président Adama Barrow s'est engagé à respecter les droits de l'Homme dans le cadre de mesures de grande ampleur et en mettant en place une commission de la vérité et de la réconciliation, a-t-il observé.

Le Haut-Commissaire a aussi fait l'éloge de la Tunisie pour sa coopération exemplaire et notamment pour la préparation d'une nouvelle législation contre la discrimination raciale et en faveur des femmes. La volonté du pays d'intégrer les droits de l'Homme dans la lutte contre le terrorisme témoigne aussi de cette bonne volonté, a-t-il estimé.

(Rédacteurs :Qian HE, Wei SHAN)
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