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En intégrant le Maroc, la CEDEAO deviendrait la 16ème puissance mondiale, selon l'agence Ecofin

Xinhua | 04.03.2017 14h10

En intégrant le Maroc, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dépasserait la Turquie, s'approcherait de l'Indonésie en termes de PIB, et deviendrait la 16ème puissance mondiale, résume l'Agence Ecofin, agence africaine d'informations économiques et financières fondée en 2010 à Genève pour répondre à un besoin croissant d'informations sectorielles et spécialisées sur les économies africaines.

La conclusion de l'Agence Ecofin intervient quelques semaines après le retour du Maroc à l'Union africaine (UA). Elle coïncide aussi avec l'entretien téléphonique qu'a eu mercredi dernier le roi du Maroc Mohammed VI avec le président du Nigeria, Muhammadu Buhari. Au cours de cet entretien, le roi a mis au courant le chef de l'Etat nigérian de la demande d'adhésion du royaume à la CEDEAO et des contacts que le souverain chérifien a entrepris à ce sujet avec les chefs d'Etat de la région.

La CEDEAO, c'est 320 millions d'habitants, la population la plus jeune au monde, répartie sur 5,1 millions de km2, pour un PIB total supérieur à 700 milliards de dollars. Elle a déjà instauré la libre circulation qui s'applique petit à petit dans les faits, et elle souhaite établir une monnaie unique à l'horizon 2020. Ses membres sont : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

Le Maroc a présenté à Ellen Johnson Sirleaf, présidente en exercice de la CEDEAO, sa demande d'adhésion "à part entière" à la communauté ouest-africaine, "dans la droite ligne de la politique africaine du souverain, couronnée par le retour du royaume au sein de l'Union africaine", est-il précisé dans une récente publication d'Ecofin.

Faute de parvenir à une intégration économique maghrébine, le Maroc se tourne vers son sud et décide d'intégrer la CEDEAO qui compte déjà 15 Etats dont le poids lourd africain, le Nigeria, et la locomotive de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Côte d'Ivoire.

Le Maroc entretient des liens institutionnels avec la CEDEAO, à travers son Statut d'observateur, obtenu depuis plusieurs années, relève le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, faisant observer qu'à ce titre, le Maroc a participé à de nombreuses réunions de l'Organisation, et apporté sa contribution à ses activités, notamment dans les domaines liés à la paix et à la stabilité.

Le Maroc est également présent en Afrique subsaharienne, première destination de ses investissements directs (IDE) en Afrique, à travers des investissements directs dans 14 pays dont le Soudan, l'Île Maurice, la Mauritanie, et onze pays de l'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale, dont la Guinée, le Nigeria, la République démocratique du Congo et 8 pays appartenant à la Zone Franc, notamment le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la République centrafricaine, le Gabon et le Congo Brazzaville.

Selon l'Office des changes du Maroc, la répartition sectorielle des IDE en Afrique indique que la moitié des flux sortants des IDE marocains en 2015 concerne le secteur des Banques (52%), suivi des Télécommunications (32%), des Holdings (7%) et de l'industrie (3%).

Par ailleurs, les opportunités issues de la coopération triangulaire, qui consiste à canaliser les fonds d'aides internationaux pour financer des projets d'infrastructure en Afrique et d'en confier la maîtrise d'œuvre à des entreprises marocaines, pourrait, également, servir de point d'appui pour une plus grande intensification des relations économiques du Maroc avec les pays du continent.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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