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France/Fillon : le défi du rassemblement après la victoire

Xinhua | 29.11.2016 08h45

François Fillon sera bien le candidat de la droite à l'élection présidentielle française de 2017, après sa large victoire dimanche soir au second tour de la primaire de la droite et du centre face au maire de Bordeaux, Alain Juppé. Son nouveau défi sera désormais de rassembler autour de sa candidature à l'Elysée ceux de la droite dite "modérée" et du centre qui ne sont pas convaincus par son projet.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy s'est imposé au second tour de la primaire avec 66,5% des voix contre 33,5% pour son concurrent, selon les résultats presque définitifs annoncés par la Haute Autorité, organe en charge de ce scrutin.

Classé en troisième position par les sondages derrière MM. Juppé et Sarkozy, les deux favoris, François Fillon a créé la surprise en arrivant en tête au premier tour de la primaire avec 44,1% des voix, suivi du maire de Bordeaux avec 28,6%.

L'ex-chef de gouvernement a ainsi remporté cette primaire avec un programme jugé "radical et ultra-libéral", très critiqué avant le second tour par la droite dite "modérée" dont fait partie Alain Juppé et le centre.

Parmi les points décriés du projet Fillon figurent 16 milliards d'euros de hausse de la TVA, la fin de la durée légale du temps de travail (35 heures hebdomadaire aujourd'hui), 100 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques et la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires sur cinq ans.

Il y a également la réforme de la Sécurité sociale et la réécriture partielle du droit de la filiation, en retirant l'adoption plénière aux couples homosexuels.

Mais François Fillon veut désormais se poser en rassembleur malgré ces points de désaccord et a appelé ses anciens adversaires à se rallier autour de sa candidature dès l'annonce de sa victoire.

"Ce quinquennat qui s'achève a été pathétique. Il va falloir y mettre un terme et repartir de l'avant comme nous ne l'avons jamais fait depuis 30 ans. Pour cela, j'aurai besoin de tout le monde", a lancé M. Fillon qui a dit compter sur M. Juppé pour l'aider dans la bataille présidentielle qui commence.

"Ce qui nous unit est tellement plus important que ce qui nous distingue. Voilà pourquoi je tends la main à tous ceux qui veulent servir notre pays", a-t-il ajouté.

Dans sa déclaration, Alain Juppé a félicité M. Fillon et s'est engagé comme promis à lui apporter son soutien. Par contre, le maire de Bordeaux a invité ses militants à continuer sur le chemin qu'ils ont tracé ensemble pendant la campagne, à savoir "porter l'idée d'une France apaisée et réconciliée".

"Pour apaiser, il faut rassurer et pour rassurer, il faut être fort. Soyez forts pour réarmer l'Etat et reconstruire une économie de plein emploi. Mais pour apaiser et réconcilier, il faut aussi donner une espérance", a dit M. Juppé à l'attention de ses jeunes militants.

Quant au centriste François Bayrou, président du Modem et soutien de M. Juppé, il a émis de sérieux doutes sur le projet de François Fillon. Ce projet "a été au point de rencontre de la droite. La question est de savoir s'il est au point d'équilibre qu'exige l'avenir de notre pays", s'est-il interrogé dans communiqué publié dimanche soir.

Selon M. Bayrou, le programme de M. Fillon "pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société, qui vont apparaître dans les semaines qui viennent. Ces questions devront trouver réponse", a-t-il indiqué.

Face à cette situation, le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, qui ne se réclame ni de gauche ni de droite, est à l'affût.

"Je tends la main à toutes celles et ceux qui ont voté pour Juppé à la primaire et qui partagent la vision que nous portons de la société française et de son économie, de la place de la France dans l'Europe", a-t-il déclaré sur BFMTV, tout en qualifiant la vision de M. Fillon de "conservatrice".

"Des femmes et des hommes qui sont profondément en désaccord sur des sujets aussi profonds vont faire mine ce soir de se rassembler. Or, il y en a un qui a gagné, mais sa vision est radicalement différente de celle que portent les autres", a-t-il indiqué en faisant allusion aux deux camps.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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