Dernière mise à jour à 08h40 le 25/10
Lundi matin, des centaines de migrants chaudement vêtus se sont alignés à l'extérieur de Calais par un petit matin froid et brumeux pour être transportés par car vers de nouveaux abris répartis dans toute la France, le gouvernement ayant décidé de démanteler le tristement célèbre camp connu sous le nom de « Jungle ». La France a décidé la fermeture du camp pour des raisons humanitaires et pour mettre fin aux difficultés que les migrants ont enduré pendant plus d'un an. Selon le Ministère de l'intérieur, 7 500 lits seront disponibles dans les centres d'asile temporaires de toute la France pour les migrants expulsés de Calais.
Les queues, pour la plupart composées d'hommes jeunes serrant nerveusement leurs bagages étaient surveillées par quelque 1 200 policiers français méfiants. « Personne ne m'a dit quoi que ce soit, je suis effrayé », a déclaré Aron Tesfaye, un jeune Ethiopien âgé de 17 ans, qui a vécu dans le camp pendant les trois derniers mois. « J'ai peur de ce qui va se passer parce que je ne veux pas rester ici en France ». Comme beaucoup de migrants ici, son rêve est d'aller en Grande-Bretagne, à seulement 35 km de l'autre côté de la Manche et, presque tous les jours, il a essayé de sauter sur des camions qui passent par le tunnel.
Les migrants vivant dans la jungle croient qu'il y a plus de possibilités d'emploi en Grande-Bretagne qu'en France et la plupart d'entre eux parlent un peu anglais -plutôt que le français- et pensent qu'ils réussiront mieux s'ils traversent la Manche. Lucie Carpentier, une avocate travaillant dans le camp pour aider les mineurs à traiter les demandes d'asile, a déclaré il y a eu très peu d'informations sur l'endroit où les migrants vont et ce sur qui va leur arriver. « Nous avons demandé aux autorités pendant des semaines et des semaines d'obtenir des informations et il n’y a que quelques jours que nous avons commencé à en avoir », dit-elle, à l'intérieur du camp maintenant abandonné. « Ce que nous avons n'est pas vraiment précis. Nous ne savons pas ce qu'est le processus ou où ils arriveront ».
Parmi les symboles les plus visibles de la crise des migrants en Europe, la Jungle -qui a abrité transitoirement environ 9 000 personnes- a longtemps suscité l'indignation à la fois en France, encore sous le choc des attaques terroristes récentes, et dans une Grande-Bretagne post-Brexit où le sentiment anti-immigrant a atteint des sommets historiques. Après une longue campagne menée par des organisations humanitaires, le gouvernement britannique a commencé à accepter les enfants réfugiés de Calais la semaine dernière. La plupart sont arrivés dans le Sud de Londres pour être réunis avec les membres de leur famille déjà au Royaume-Uni, mais, samedi, le premier transfert d'enfants non accompagnés sans famille vers le Royaume-Uni a traversé la Manche.