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Belong Forum : un Prince écologiste à la promotion de la « ferme d'avenir »

le Quotidien du Peuple en ligne | 21.10.2016 17h02
  • Belong Forum : un Prince écologiste à la promotion de la « ferme d'avenir »

    1/8Le Prince Louis-Albert de Broglie dans son jardin de la tomate. (Photo ©DR.JPG)

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    2/8Le Prince Louis-Albert de Broglie dans son jardin de la tomate. (Photo ©DR.JPG)

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    3/8Nathalie Bastianelli, la fondatrice du Belong Forum et le Prince Louis-Albert de Broglie, le 18 octobre 2016. (Photo / He Qian)

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    4/8Le Prince Louis-Albert de Broglie au Belong Forum, le 18 octobre 2016. (Photo / He Qian)

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    5/8 L'Institut Deyrolle à Paris. (Photo / Deyrolle)

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    6/8 L'Institut Deyrolle à Paris. (Photo / Deyrolle)

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    7/8 Une scène de « Midnight in Paris » de Woody Allen tournée à Deyrolle. (Photo / Deyrolle)

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    8/8L'œuvre de l'artiste chinois Huang Yongping « Arche de Noé » à l'Ecole nationale supérieur des beaux-arts de Paris. (Photo / Deyrolle)

A l'occasion de la 2e édition du Forum We Belong qui a lieu à Beijing et à Shanghai du 18 au 21 octobre 2016, le Prince français Louis-Albert de Broglie a été invité par la fondatrice du forum Nathalie Bastianelli pour présenter son Conservatoire national de la tomate, ainsi que ses idées sur la permaculture et la « ferme d'avenir » devant le public chinois.

Partenaire de média du Forum Belong, people.cn a interviewé le Prince pour le présenter, pour la première fois, au grand public chinois, curieux de connaître un nouveau mode de vie de la noblesse française basé sur l'idée du développement durable.

People.cn : D'où vient votre engouement pour la tomate ?

Prince Louis-Albert de Broglie : Pourquoi pas ? C'est surtout quand il y a 25 ans, dans le jardin d'un château en Touraine (le château-hôtel de la Bourdaisière), je me suis intéressé à la diversité des fruits et des légumes. On a trouvé des petits producteurs qui m'ont fait découvrir des variétés anciennes, entre autres, de tomates. Il y en a de toutes les couleurs et de toutes les formes. C'est grâce à elles que j'ai découvert cette diversité, qui exprime l'« incroyable ignorance du monde » sur des choses que personne ne connaissait.

Même moi je ne savais pas qu'il en existe des petites, des tomates très grandes, des rouges, des roses, des noires, des blanches, des orange, des multicolores, des tomates plus sucrées ou un peu plus amères ou acides. Comme à l'époque j'avais une trentaine de variétés de tomates, la question m'est venue : comment offrir cette diversité au monde ?

Quand il y a eu le problème de la vache folle en 1995-1996, j'avais déjà commencé à planter 300 variétés de tomates sur les 10 000 que j'avais repérées dans un catalogue scientifique. Et puis, tout le monde est venu me voir dans mon potager, et on m'a demandé ce qui s'était passé. Est-ce des OGM ? J'ai dit non, c'est une richesse du vivant.

Mais il y avait aussi des gens qui voulaient détruire cette richesse pour la breveter. J'ai pensé que nous avions une responsabilité envers les petits producteurs et les petits paysans, celle de préserver cette diversité qui est aussi importante pour eux, pour vivre, pour qu'il y ait un revenu, et pour les grands groupes qui ont besoin de cette diversité. Ils ont sauvé la filière de la tomate et ont fait comprendre que la diversité est la plus grande richesse.

People.cn : A quoi ressemble un Prince au potager ? Quelle est votre allure, votre look lorsque vous jardinez ?

Prince Louis-Albert de Broglie : Normalement, si vous regardez sur Internet, je ne mets jamais de costume (comme ce que je porte maintenant pour le forum). J'ai créé une ligne de jardin – le « Prince Jardinier » – qui est un peu chic, puisqu'on part du principe que l'on peut aussi avoir son chic quand on jardine. J'ai donc l'allure de tous les gens qui sont les mains dans la terre, qui adorent ça et qui pensent que la vraie énergie vient de la terre.

People.cn : Pourriez-vous présenter votre titre de Prince au public chinois qui n'est pas très familier avec la noblesse française ?

Prince Louis-Albert de Broglie : D'abord c'est un vrai titre. Je suis Français d'origine italienne. Le titre de Prince a été donné par François Ier d'Autriche en 1754 pour les services rendus par ma famille à la France et l'Autriche contre la Prusse. Nous avons aussi un titre français de duc, accordé par Louis XV, et qui est le chef de famille. Donc, le titre de Prince est un titre qui se transmet à toutes les générations, et il en est ainsi depuis le Saint-Empire romain germanique.

Comme je suis Prince et qu'on me voyait toujours jardiner, on m'appelle, comme un sobriquet, le « Prince jardinier ». Donc, c'est mon surnom.

People.cn : Pensez-vous qu'il est facile de reproduire le modèle de la permaculture dans d'autres pays ?

Prince Louis-Albert de Broglie : Bien sûr. La permaculture est une philosophie d'écosystème résilient. Une entreprise peut être un écosystème résilient. Elle doit mettre l'homme, la nature, l'ensemble des relations en harmonie, que ce soit les problématiques de la santé, des relations de la famille, des rapports avec le voisinage…

Par exemple, la permaculture appliquée à la nourriture, c'est de bien nourrir tout en préservant les sols, en faisant en sorte que la terre soit le moins possible menacée. Donc, il n'y a pas de problème concernant l'endroit, où que ce soit dans le monde. Mais évidemment, il y a des endroits où l'on peut difficilement cultiver, par exemple dans les déserts…

People.cn : Vous avez des projets en cours concernant la Chine ?

Prince Louis-Albert de Broglie : Pour l'instant, on travaille avec un groupe chinois du luxe dans un domaine qui pourrait paraître loin de ce sujet. Le dirigeant de ce groupe est un homme éclairé qui a une vraie vision sur les territoires en transition. Il voudrait amener la culture dans ses boutiques, dans les villes. Je pense que c'est une vision formidable parce que l'on ne peut pas se séparer d'une vraie culture.

Quelques faits sur le Prince jardinier :

Après sept ans dans le milieu bancaire, le Prince de Broglie a acheté le château de la Bourdaisière en 1992, transformant son jardin en laboratoire pour la biodiversité, devenu plus tard le Conservatoire national de la tomate. Ici, le Prince a invité un ingénieur spécialiste de permaculture pour étudier la « ferme d'avenir », une manière de rendre viables la productibilité et le modèle économique de l'agriculture écologique.

En 2001, pour sauvegarder l'un des trésors du patrimoine culturel de la France, le Prince a acquis la fameuse société scientifique Deyrolle qui avait créé le cabinet de curiosités de différentes familles royales et de collectionneurs du 19e siècle.

Malheureusement, un incendie a détruit une partie de la collection en 2008 ; le Prince qui cherchait toujours à regarder vers l'avenir a alors collaboré avec Christie's pour introduire une nouvelle collection, cette fois-ci d'art contemporain, pour faire de l'espace d'exposition un lieu mariant la tradition et l'innovation. Woody Allen y a également tourné une scène de son film « Midnight in Paris ».

Ancien atelier de Dali, Breton, Ernst Marx, l'emplacement de l'Institut Deyrolle témoigne de la richesse historique et culturelle de Paris. Le célèbre artiste chinois Huang Yongping a aussi collaboré avec Deyrolle pour présenter sa gigantesque installation « Arche de Noé » à l'Ecole nationale supérieur des beaux-arts de Paris. 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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