Dernière mise à jour à 08h34 le 20/07
Une chercheuse finlandaise a affirmé que les mesures de lutte contre le terrorisme en Europe étaient dépassées aujourd'hui, laissant exister plus d'opportunités d'activités terroristes que par le passé.
Leena Malkki, chercheuse à l'Université d'Helsinki, a déclaré récemment sur la chaîne nationale Yle que la préparation des agences de sécurité face aux opérations terroristes n'était pas aussi bonne que par le passé.
Après les attentats de 2005 à Londres, il y a eu une longue période au cours de laquelle aucun incident majeur n'a eu lieu, rappelle Mme Malkki. Cette accalmie ne signifiait pas cependant une absence de tentatives ou de complots terroristes.
"Au contraire, des plans d'attentats majeurs ont été déjoués ces années-là", explique-t-elle.
Le calme apparent a contribué à donner l'impression qu'aucune opération de grande ampleur n'était réalisable en Europe, du moins pas d'une manière très organisée, a indiqué Mme Malkki.
"Mais maintenant, on semble être dans une situation où il y a plus d'occasions pour le terrorisme en Europe", a-t-elle déclaré. "De temps en temps il y a des périodes comme celle-ci où les mesures de sécurité ne suivent pas le rythme du développement du terrorisme".
Toutefois, Mme Malkki estime que les lacunes actuelles de l'Europe se résoudront si les personnels de sécurité peuvent adapter leurs opérations à la nouvelle situation et augmenter leurs capacités de collecte des informations.
Les pays européens ont subi des attentats terroristes majeurs ces deux dernières années, dont la série d'attentats à Bruxelles en Belgique qui a fait plus de 30 morts le 22 mars, et ceux de la région parisienne en France qui ont fait 132 morts en novembre dernier.
À propos de l'attaque au camion récente à Nice dans le sud de la France, Mme Malkki a déclaré que cela ne représentait pas nécessairement un phénomène nouveau, mais qu'il restait à déterminer la nature de cet incident.
"Cette attaque n'avait pas besoin d'une planification importante comme les attentats de Paris. Mais même si l'on ne trouve pas de lien avec l'États islamique (EI), la perspective alarmante reste que le message de l'EI peut inspirer des individus ou des petits groupes", a-t-elle dit.
La question reste de savoir quelles conclusions il faut tirer du fait que "cette personne n'était pas connue des services de sécurité à l'avance et qu'il n'y a jusqu'à présent aucune information concernant des comportements djihadistes", a commenté Mme Malkki.
"Fondamentalement, le profil de ce suspect impliquant une criminalité ordinaire et des problèmes dans sa vie personnelle n'est pas fondamentalement différent de celui des activistes impliqués dans les attentats organisés", a-t-elle dit.
Par le passé, les combattants se rendaient au Moyen-Orient et en revenaient, et c'étaient les actions individuelles qui étaient considérées comme la plus grande menace en Europe. Mais aujourd'hui le terrorisme est un problème plus préoccupant en Europe.
"Ce problème est en partie lié à l'EI, mais il a aussi des racines européennes", a déclaré Mme Malkki.