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France : ouverture à Paris du procès de sept apprentis terroristes

Xinhua | 31.05.2016 08h17

Sept Français ayant séjourné en Syrie dans les rangs de l'Etat islamique (EI) entre 2013 et 2014 sont jugés à partir de lundi à Paris pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme", rapporte lundi la presse française.

"Partis en Syrie fin 2013 et arrêtés à leur retour quelques mois plus tard, en mai 2014, sept hommes de 24 à 26 ans, tous originaires de Strasbourg, doivent être jugés jusqu'au 7 juin pour 'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme'", écrit lundi le journal Le Figaro.

Au nombre de dix au départ, ces Strasbourgeois avaient transité via l'Allemagne et la Turquie de manière échelonnée, en étant pris en charge par un passeur pour rejoindre la Syrie en décembre 2013 dans "un but humanitaire", explique le quotidien.

"Deux d'entre eux, les frères Mourad et Yassine Boudjellal, sont morts peu de temps après leur arrivée, au mois de janvier 2014", relate de son côté le journal Le Parisien, précisant que les deux hommes ont été "fusillés par des rebelles alors qu'ils étaient en poste à un barrage près d'Alep".

Quant au dixième, il est "devenu tristement célèbre", puisqu' il s'agit de "Foued Mohamed-Aggad", l'un des "trois assaillants du Bataclan le 13 novembre", frère de l' un des prévenus jugés à partir de lundi, Karim Mohamed-Aggad, note le quotidien.

Une fois arrivés en Syrie, les dix amis ont été "entièrement pris en charge par le groupe que l'on appelle encore l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)", poursuit Le Parisien, expliquant que "dans un premier temps, ils sont soumis à un entraînement physique et militaire" et qu' "on leur apprend notamment à manipuler une kalachnikov".

Puis, transitant "par différentes villes syriennes, avec un passage remarqué à Raqqa, la capitale de l'organisation", certains "participent à des tours de garde", tandis que "d'autres se cantonnent à des tâches ménagères", précise le journal.

Pourtant, sur Internet, ils s'exhibent "en tenue de combat", "un univers en tout cas loin, très loin, de leur projet humanitaire initial", souligne Le Parisien.

Selon Le Figaro, l'un d'eux a expliqué aux enquêteurs avoir compris que "la place n'était pas pour ceux qui voulaient faire de l'humanitaire", tandis que d'autres ont décrit "un séjour entrecoupé d'innombrables points de chute et de séparations forcées parmi les membres du groupe".

Karim Mohamed-Aggad a par exemple expliqué avoir "été obligé de se plier à des photos de propagande", poursuit le journal, qui rappelle que "divers clichés saisis par la suite le montrent tantôt avec une kalachnikov entre les mains ou en bandoulière, tantôt en arborant des drapeaux au symbole de l'EIIL".

"Je savais que c'était pas le monde des Bisounours et qu'il faudrait sans doute prendre les armes pour se défendre contre l'armée de Bachar", a encore déclaré un autre membre du groupe à son retour en France, évoquant un camp d'entraînement que tous auraient fréquenté.

Il a en outre indiqué aux enquêteurs qu' ils avaient participé à une cérémonie d'allégeance à l'EIIL, déclarant qu' "il était difficile de refuser" en raison des pressions, écrit Le Figaro.

"On s'est fait avoir par de belles paroles. On a utilisé l'islam pour m'attirer dans un piège à loup. Et arrivé là-bas, je me suis aperçu que les gens n'avaient rien à voir avec l'islam", a déclaré aux enquêteurs un autre membre du groupe, cité par Le Parisien.

Le quotidien régional explique par ailleurs qu' "un homme semble avoir joué un rôle décisif dans l'aventureuse équipée de ces jeunes souvent sans diplôme et au casier judiciaire pour la plupart vierge : Mourad Fares".

"Ce Français, interpellé au mois de septembre 2014, a longtemps fait figure de recruteur no 1 de combattants vers la Syrie", explique le journal.

Enfin, cité par Le Figaro, l' avocat de l'un des prévenus, Me Martin Pradel, a estimé que "ce qui importe pour juger ces hommes, c'est de ne pas oublier qu'ils étaient partis en 2013, dans un contexte qui n'a rien à voir avec celui d'aujourd'hui" et qu' "ils étaient revenus sur le sol français sans intention de causer du tort" à la France.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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