L'Irak lance son offensive pour chasser l'EI de Fallouja

Le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a annoncé lundi le lancement d'une offensive pour reprendre à l'Etat islamique le contrôle de la ville de Fallouja dans la province d'Anbar (ouest).

"L'offensive pour libérer Fallouja a débuté. L'heure de la libération de Fallouja a sonné et le moment de la grande victoire se rapproche. Daesh (l'EI) n'a d'autre choix que de fuir", a-t-il lancé dans un discours retransmis par la chaîne Iraqiya.

"Fallouja va revenir (aux Irakiens) de la même façon que des villages et des villes ont été rendus à leurs populations et ont été libérés de l'oppression et de la perfidie de Daesh", a-t-il poursuivi en promettant que toutes les personnes ayant fui les combats pourront revenir chez elles.

Une source proche des services de sécurité dans la province d'Anbar a indiqué à l'agence Xinhua que les forces gouvernementales avaient commencé à se rapprocher tôt lundi de Fallouja (50km à l'ouest de Bagdad) depuis plusieurs directions et encerclé plusieurs villages tenus par l'EI, dont Garma et Saklawiya.

Dimanche, les forces de sécurité avaient conseillé aux habitants se trouvant toujours à Fallouja de se préparer à fuir "via des couloirs sûrs qui seront bientôt mis en place". Elles les ont aussi appelés à brandir des drapeaux blancs là où ils se trouvent et de se tenir à distance des positions tenues par l'EI dans la ville.

On ne dispose pas de chiffres fiables sur le nombre de civils se trouvant encore à Fallouja, qui comptait autrefois 300.000 habitants. Des informations non officielles font état de milliers de personnes confrontées à une sévère pénurie de nourriture et de médicaments.

Ces derniers mois, l'armée irakienne appuyée par des unités paramilitaires chiites (Hachd al-Chaabi) et sunnites a manoeuvré autour de la ville conquise par l'EI début 2014, menant de nombreux bombardements, et de la ville voisine de Garma. Elle a certes annoncé la création de couloirs d'évacuation sûrs pour les civils, mais les djihadistes retiennent les habitants en les utilisant comme boucliers humains.