Dernière mise à jour à 16h50 le 23/05
Les étudiants chinois préfèrent avoir un poste de salarié plutôt que de développer leur propre entreprise.
Un rapport publié par le site de recrutement Zhaopin, a récemment montré que seulement 3,1% des diplômés en juillet prochain se tourneront vers l’auto-entreprenariat, soit une baisse de 6,3% par rapport à 2015.
"Bien que le gouvernement chinois, les universités et investisseurs aient fourni des aides et soutiens aux jeunes diplômés, le taux d’échec reste encore très élevé en raison du manque d'expérience, des ressources et mise en réseau", a déclaré Wang Yixin, un consultant de Zhaopin.
"De plus, les universités ont accordé plus d'attention à la culture de l'innovation plutôt qu’aux startups, d’où également une faible motivation pour les jeunes entrepreneurs."
Dans le même temps, on observe une diminution de l'intérêt pour l'enseignement supérieur, ce qui conduit à une augmentation d’étudiants à la recherche d’un emploi, 75,6% en 2016 contre 71,2% en 2015. Près de 30% des diplômés ont trouvé des offres dans le domaine de l'Internet, proposant les emplois les plus rémunérés.
Pour Zhang Jingxiu, directeur exécutif d’un cabinet de conseil en recrutement à l’Institut des Recherches Newjincin, basé à Beijing, il n’y pas une diminution significative de la volonté des jeunes de créer leur boîte, mais moins d’étudiants sont prêts à le lancer dans l’aventure.
"En effet, ils ne sont pas préparés à démarrer leur propre entreprise", a noté Zhang. Les étudiants en formation professionnelle ont plus ce désir (2,2%) par rapport à ceux de premier cycle universitaire (0,6 à 0,7%), d’après une enquête menée en 2015.
"La majorité des débutants ont choisi d'ouvrir une boutique en ligne."
Au cours des 12 derniers mois, plus de 20 provinces ont mise en place des politiques permettant aux étudiants-entrepreneurs de garder leur statut d’étudiant entre deux et huit ans. Cependant, de nombreux initiés du secteur insistent sur le fait d’avoir un diplôme et de l’expérience avant tout.
Chen Yu, vice-président de l'Association chinoise pour la promotion de l'emploi, a indiqué qu’une startup pouvait être utile, mais qu’il ne fallait pas en attendre trop.
"Certains génies de l'Internet ont créé des miracles, mais c’est juste une étape", ajoutant que "le monde des affaires avait ses propres règles. Avant de se lancer, il faut savoir comment créer, commercialiser et gérer une compagnie. Un débutant ne peut pas tout savoir."
"Les jeunes peuvent s’investir avoir leurs études, surtout ceux venant des zone rurales", a souligné Yang, directeur général de Fudan Software Park. "Un diplôme est toujours plus valorisant en Chine."