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Loi du travail : la motion de censure de l'opposition rejetée à l'Assemblée nationale

Xinhua | 13.05.2016 08h26

Les débats étaient vifs au sein de l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce jeudi après-midi, au sujet de la motion de censure déposée par députés de droite contre le gouvernement français qui a été rejetée à l'issue du vote et la loi Travail a donc été adoptée en première lecture.

La motion de censure, qui devait recueillir la majorité absolue de 288 voix n'a été approuvée que par 246 députés.

Cette motion a été déposée pour contester le recours au 49.3 utilisé par le gouvernement français mardi, pour faire adopter la loi Travail sans vote des députés.

Dans une atmosphère tendue, le Premier ministre français Manuel Valls s'est exprimé en fin de séance, défendant le projet de loi et le recours contesté au 49.3 : "gouverner c'est faire des choix, les assumer c'est aussi savoir écouter, bâtir des compromis", a-t-il déclaré, évoquant "une décision qui s'est imposée car il y a depuis le début une volonté d'aller au blocage".

"Gouverner ce n'est pas craindre le débat et c'est aussi savoir le clore quand il le faut" a ajouté M. Valls, regrettant "une alliance des contraires" qui était en mesure "de faire obstacle" à la loi Travail "une réforme indispensable pour notre pays" . Le Premier ministre français a dénoncé des "petits calculs politiciens tellement loin de la situation du pays" face aux députés français.

"L'histoire de la gauche, c'est de croire à la capacité des individus à prendre leur destin en main, nous faisons confiance à la décentralisation, aux partenaires sociaux, aux entrepreneurs et aux salariés et c'est en leur donnant plus de responsabilités qu'ils seront plus responsables (...) pour sortir de la méfiance et de l'affrontement" a déclaré M. Valls.

"Pour la première fois, nous affirmons clairement que rendre les entreprises compétitives ce n'est pas imposer à toute un cadre uniforme, elles n'interviennent pas sur les mêmes marchés, n'ont pas les mêmes pics saisonniers, il faut donner à chacune plus de liberté pour prendre les décisions qui conviennent (...) ce texte donne plus d'espace au dialogue social de proximité" a-t-il souligné, rappelant qu'il préservait la "durée légale du travail, le repos quotidien, la majoration des heures supplémentaires".

"Qui peut soutenir qu'un accord signé avec les organisations syndicales qui représentent plus de 50% des salariés, serait une voie vers le dumping social ? C'est tout simplement travestir la réalité", a-t-il martelé à la tribune.

La perspective d'un dépôt d'une motion de censure de la gauche la veille a été "une démarche aventureuse" selon M. Valls qui s'est adressé directement aux députés frondeurs du Parti socialiste, estimant qu'ils sont "dans une impasse".

"Je ne laisserai pas détruire la social-démocratie française", a insisté le chef du gouvernement, indiquant que "la France est en train de relever la tête, avec une croissance de 1,2% en 2015, et de 0,5% sur le seul 1er trimestre confortant l'objectif de 1,5% pour l'année 2016".

En signe de protestation contre la loi Travail, ce jeudi, près de 12 500 personnes ont manifesté à Paris selon la police, 50 000 selon le syndicat français CGT. Il y a également eu plusieurs affrontements avec les forces de l'ordre, causant sept interpellations à Paris, six à Caen et cinq à Nantes où la gare a été endommagée par des casseurs comme l'ont rapporté plusieurs médias français.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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