France/présidentielle 2017 : les modalités de la primaire à gauche restent à définir

Suite au vote, samedi, par le Parti socialiste, du principe d'une primaire de la gauche en vue de la présidentielle de 2017, la presse française pointe les divergences qui demeurent sur les modalités d'un tel scrutin.

"Samedi, lors d'un Conseil national, les socialistes ont voté à l'unanimité leur participation à la primaire des gauches et de l'écologie", écrit dimanche le journal Libération sur son site Internet.

Si "cette décision n'est pas une surprise", il "reste plusieurs questions à régler pour le Parti socialiste (PS) : le calendrier, le déroulement des débats et le nombre de candidats au sein du parti", poursuit le quotidien.

Pour le journal Le Figaro, "les désaccords ne manquent pas, à tel point que le processus semble finalement avoir peu de chances d'aboutir".

Les primaires des gauches et de l'écologie auront lieu les 4 et 11 décembre, mais plusieurs points doivent encore être tranchés pour la tenue du scrutin.

"Du côté des modalités du scrutin, les écologistes défendent l'idée d'un scrutin préférentiel (classer les candidats par ordre de préférence) plutôt qu'un scrutin à deux tours", écrivait lundi le journal Le Monde.

L'une des questions les plus présentes est celle de la participation ou non de l'actuel président de la République François Hollande, lequel "entretient encore le mystère", note le quotidien.

"À leurs partenaires écologistes et communistes, les socialistes ont pris soin de prévenir que 'pour être efficace et praticable', cette primaire ne 'doit pas exclure dans son organisation, en termes de date et de modalités de débat, la possibilité que le président de la République, François Hollande, puisse se présenter s'il le souhaite'", écrivait dimanche le journal Le Figaro.

Le Parti communiste a estimé pour sa part qu'"une primaire citoyenne de la gauche n'a de sens qu'en redonnant la parole aux citoyens et en construisant une candidature alternative à celle de François Hollande qui est disqualifié pour porter les couleurs de la gauche".

Par ailleurs, se pose la question de la participation d'un seul ou plusieurs candidats issus du PS.

"C'est l'un des points épineux pour les socialistes, qui ont repoussé leur choix à juin", précise Le monde.

Si le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et les proches de François Hollande "seraient favorables à une candidature unique du président sortant", cette hypothèse est "contestée par l'aile gauche du parti qui milite pour plusieurs candidats", souligne le journal.

Se pose également la question d'imposer ou non un programme commun au candidat qui représentera la gauche et les écologistes à l'issue de la primaire.

"Pour les communistes, les écologistes et les frondeurs, un 'socle de valeurs' que le candidat élu devra respecter doit être déterminé", écrit Le Monde, indiquant néanmoins que "l'idée d'imposer un programme au président sortant est au contraire contestée par les proches de François Hollande".

Autre interrogation : les participants s'engageront-ils à soutenir le vainqueur ?

"Pour le Parti socialiste, c'est l'une des conditions de la primaire mais Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) comme le Parti communiste français (PCF) ne devraient pas s'engager à soutenir François Hollande en cas de victoire", selon Le Monde.

Pour Le Figaro, le premier secrétaire du PS peut "se satisfaire d'avoir fait voter un texte qui satisfait l'ensemble des composantes du PS, très divisées", même si "l'accord n'a pu intervenir qu'en reportant à juin la question qui les divise profondément, celle de la pluralité...".

Suite au vote positif du principe de la primaire par le PS, le parti écologiste EELV a adopté samedi par 57 voix pour, 16 contre et 3 votes blancs une motion accueillant "avec intérêt" l'organisation de ce scrutin.

"Le Parti communiste, quant à lui, doit se prononcer vendredi 15 avril lors de son conseil national, avant une décision définitive en juin", indique lundi Le Monde.

Selon un sondage OpinionWay paru vendredi dernier pour Le Figaro, 75 % des sympathisants de gauche sont favorables à une primaire à gauche.