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Législatives en Espagne : victoire à la Pyrrhus des conservateurs de Mariano Rajoy

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.12.2015 08h31

Après les élections de dimanche qui ont vu deux nouveaux partis gagner près d'un tiers des sièges au parlement, l'Espagne se trouve aujourd'hui face à l'incertitude politique. Le Parti Populaire (PP) du Premier ministre Mariano Rajoy est bien arrivé en tête, mais il a perdu sa majorité après les gains importants du parti anti-austérité Podemos et du parti libéral Ciudadanos. « L'Espagne ne va plus être la même et nous sommes très heureux », a déclaré le chef de Podemos, Pablo Iglesias.

Le PP et les socialistes ont alternativement dirigé l'Espagne pendant plus de trois décennies, mais aujourd'hui, ce chassé-croisé appartient au passé. Les partis doivent maintenant entamer des négociations pour former une coalition. Le PP a obtenu 28,72% des voix, les socialistes 22,01%, Podemos 20,66% et Ciudadanos 13,93%. Les socialistes et Podemos ont d'ores et déjà annoncé qu'ils s'opposeraient de toutes leurs forces au renouvellement du mandat de Mariano Rajoy. Le PP aura donc bien du mal à trouver les alliés nécessaires pour former un autre gouvernement, cela d'autant plus que Ciudadanos ne semble guère disposé non plus à lui accorder son soutien.

Podemos, un mouvement anti-austérité né pendant la crise financière espagnole, a confirmé sa position comme nouvelle force politique puissante. Il pourrait faire partie d'une alliance de gauche, car mathématiquement, une telle coalition pourrait s'emparer du pouvoir avec le soutien des partis catalans pro-indépendantistes. Mais les Espagnols pourraient bien aussi attendre pendant des jours, voire des semaines, la forme et la couleur de leur prochain gouvernement. Malgré tout, le leader du PP, Mariano Rajoy, a déclaré qu'il allait essayer de former un gouvernement, insistant sur le fait que « Ce parti est toujours le numéro un en Espagne », admettant toutefois que son parti avait pris des « décisions difficiles et impopulaires », même au cours des quatre dernières années, alors que l'Espagne se débattait dans une crise économique.

De son côté, le leader socialiste Pedro Sanchez a déclaré que son parti était prêt à entamer des négociations. « L'Espagne veut un mouvement vers la gauche », a-t-il dit. De nombreux Espagnols sont plus pauvres aujourd'hui qu'ils ne l'étaient au moment des dernières élections, ce qui a alimenté l'émergence de Podemos. Le chômage reste élevé à 21%, le deuxième taux le plus élevé dans l'UE après la Grèce, même s'il a baissé de 6% depuis 2013. A présent, après avoir parlé à chaque parti, c'est le Roi Felipe VI qui désignera un candidat au poste de Premier ministre, mais cela ne pourra avoir lieu qu'après que le nouveau Congrès ait tenu sa réunion inaugurale le 13 janvier. Le candidat devra ensuite gagner un vote de confiance au parlement. En cas d'échec, un autre candidat pourra être désigné et demander à son tour l'approbation parlementaire. Si aucun gouvernement ne peut être formé dans les deux mois qui suivent les élections, de nouvelles devront être organisées.

(Rédacteurs :Qian HE, Guangqi CUI)
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